Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 25/10/2018

M. Jean Louis Masson attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur le fait que la ligne TGV Paris-Strasbourg a été construite avec une participation financière importante des collectivités territoriales ce qui n'est pas le cas de la plupart des autres lignes TGV. En contrepartie, il conviendrait que la SNCF maintienne un service de qualité notamment pour la desserte de la gare de Metz. Ce n'est hélas pas le cas. Par exemple, il n'y a plus de TGV entre Metz et Lyon et les Messins doivent aller prendre le TGV à Strasbourg ou à Nancy ce qui les pénalise considérablement. Pour la liaison Paris-Metz, c'est encore pire car certains TGV normaux ont été remplacés par des trains Ouigo qui n'offrent pas le service attendu par les usagers réguliers, notamment par ceux qui effectuent des trajets professionnels. Outre un confort limité, les trains Ouigo imposent une réservation par internet, ce qui exclut une partie des voyageurs. Enfin, les usagers des trains Ouigo doivent arriver une demi-heure avant le départ ; de ce fait, pour le trajet Metz-Paris, la durée réelle est alors beaucoup plus longue qu'avec un TGV normal. Certes les trains Ouigo contribuent à démocratiser le train car leur prix est beaucoup moins élevé. Par contre, il est inacceptable que la SNCF prenne prétexte de ces trains Ouigo pour supprimer une partie des TGV normaux. Or l'intérêt des TGV dépend autant de leur fréquence que de la durée du trajet. Un exemple suffit pour illustrer ce constat, c'est celui du TGV au départ à 16 h 40 de Paris qui vient d'être remplacé par un train Ouigo. De ce fait, les usagers du TGV sont obligés de se reporter sur le TGV de 17 h 40 lequel est en général complet trois ou quatre jours à l'avance et circule même souvent avec des passagers en surnombre. De plus, la disparition du TGV de 16 h 40 entraîne un vide d'horaire de trois heures entre le TGV de 14 h 40 et celui de 17 h 40, ce qui est en contradiction avec la logique de cadencement qui avait été un des arguments de la SNCF. Il lui demande quelles mesures sont envisagées pour remédier à la dégradation des liaisons ferroviaires desservant la gare de Metz.

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Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 09/05/2019

À compter de 2019 et au moins jusqu'en 2023, le pôle d'échanges multimodal de Lyon Part-Dieu va connaître des travaux importants, destinés à désaturer cette gare majeure avec ses 125 000 voyageurs en transit chaque jour et ses 550 trains quotidiens. Ce projet d'ampleur va conduire à la fermeture temporaire durant la période des travaux de deux voies sur onze, limitant d'autant la capacité d'accueil de cette gare. Cette contrainte technique a conduit SNCF Mobilités à travailler à une adaptation de l'offre grande vitesse entre les régions de l'est et du sud-est, en détournant ou supprimant certains TGV. C'est ce raisonnement qui s'applique à la liaison Metz – Lyon, passant par le sillon lorrain, qui n'a pu être maintenue au service annuel 2019. Compte tenu de l'ampleur des évolutions envisagées, SNCF Mobilités a rencontré les élus locaux pour leur présenter les modifications de dessertes et les solutions de substitution possibles. Ces échanges et la mobilisation des élus concernés, ont conduit l'entreprise à modifier son projet de plan de desserte afin de prendre en compte au mieux les différentes remarques. Ainsi, SNCF Mobilités a maintenu au service annuel 2019 des TGV directs entre Metz et Lyon, passant désormais par Strasbourg. Au total, le nombre de liaisons quotidiennes entre Metz et Lyon s'élève à trois allers-retours, contre un seul en 2018. Conscient des enjeux liés aux dessertes TGV, le Gouvernement sera particulièrement vigilant durant cette période dégradée de travaux, à ce que le niveau de service ferroviaire entre Metz et Lyon soit en mesure de répondre aux besoins de mobilité. Depuis 2013, SNCF Mobilités développe par ailleurs une offre TGV aux tarifs très accessibles (OUIGO), qui permet d'augmenter l'offre de transport à grande vitesse et de la rendre plus accessible. L'offre OUIGO a été déployée le 7 juillet 2018 sur la liaison Paris – Metz, avec un aller-retour quotidien. Sur le second semestre 2018, la fréquentation de cette liaison a été particulièrement élevée avec un total de 120 000 voyageurs transportés, parmi lesquels 50 000 n'auraient pas voyagé sans l'offre OUIGO. Face au succès croissant de cette nouvelle offre, la liaison OUIGO entre Paris et Metz a ainsi été renforcée depuis le 9 décembre 2018, avec la mise en œuvre d'un aller-retour quotidien supplémentaire. Le déploiement de trains OUIGO s'accompagne de nécessaires ajustements du plan de dessertes grande vitesse, pour prendre en considération les critères techniques, économiques et commerciaux spécifiques à l'offre OUIGO. C'est ce raisonnement qui s'applique à la liaison Paris – Metz, sur laquelle certains TGV classiques ont été remplacés par les trains OUIGO actuellement en service. Le niveau de desserte TGV entre Paris et Metz reste toutefois stable avec dix allers-retours quotidiens en 2019, soit toujours deux fréquences de plus qu'en 2007, date de lancement de la LGV Est (phase 1). Une attention particulière a en outre été portée aux périodes de pointe, là où la demande professionnelle est la plus forte, avec le maintien systématique de TGV classiques. En dehors de ces plages horaires, SNCF Mobilités est par ailleurs vigilant à ce que chaque train OUIGO ne soit pas séparé de plus d'une heure d'un TGV classique afin de laisser le choix aux voyageurs entre ces deux offres.

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