Question de M. LAURENT Pierre (Paris - CRCE) publiée le 25/10/2018

M. Pierre Laurent attire l'attention de M. le ministre de la culture sur la situation de l'entreprise Mondadori France.
Mondadori France est le troisième éditeur de presse magazine français. Il publie une trentaine de titres très divers dont plusieurs magasines parfois centenaires avec des millions de lecteurs qui tiennent une place importante dans le paysage culturel et éditorial français.
La maison mère italienne veut céder cette filiale française au groupe Reworld Media dont la spécialité n'est pas l'édition de presse, mais le marketing digital. L'inquiétude est forte chez les salariés tant du point de vue des 700 emplois en contrats à durée indéterminée que de celui des centaines de pigistes. Ils craignent également que cette cession ait comme conséquence un abandon de toute qualité éditoriale et de toute rigueur de l'information, mais aussi, à brève échéance, la disparition de plusieurs titres.
Il est à noter que ce projet de cession intervient à un moment où toute la filière presse écrite est déjà très fragilisée, des rédactions aux imprimeurs à la distribution. C'est pourquoi les salariés et leurs représentants souhaitent que les pouvoirs publics se saisissent de ce dossier.
Il lui demande ce que le Gouvernement compte faire en la matière.

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Réponse du Ministère de la culture publiée le 20/12/2018

Les services du ministère de la culture, le 18 octobre 2018, puis le cabinet du ministre, le 28 novembre, ont reçu une délégation de l'intersyndicale de Mondadori et de la presse magazine. Ces deux entretiens ont permis aux représentants des personnels de présenter leurs vives inquiétudes face à la perspective de la cession et aux conséquences potentielles sur toute la filière. Le ministère de la culture suit avec attention et vigilance ce dossier, qui concerne en effet des titres centenaires qui fédèrent des communautés d'intérêt exigeantes et soudées. Il recevra prochainement les potentiels acquéreurs. Le ministère comprend l'inquiétude des personnels quant à la poursuite de leur activité, et le fait qu'ils demandent des garanties, même s'il n'y a pas aujourd'hui de projet annoncé de réduction d'activité. Les garanties sont négociées au moment de la cession entre le cédant, le cessionnaire et les salariés. Il incombera à ces derniers de saisir l'inspection du travail en cas de non-respect des conditions négociées pendant la cession. Le ministère reste attentif à la situation. Par ailleurs et de manière plus large, une réflexion est lancée sur les questions de déontologie dans le secteur à travers la mission confiée à M. Emmanuel Hoog sur l'instauration éventuelle d'un Conseil de presse.

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