Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 11/10/2018

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de M. le Premier ministre sur les dégradations dues aux militants antispécistes.
Se réclamant de la mouvance végane, des individus cagoulés vandalisent depuis quelques mois les vitrines de boucheries-charcuteries, de poissonneries et de fromageries. Ces détériorations se multiplient, qu'il s'agisse de caillassages, de tags ou d'autocollants de revendications ou de faux sang versé.
Si le bien-être animal est une noble cause et si chacun est libre de choisir ce qu'il souhaite ou non consommer, il est intolérable que des activistes violents s'attaquent à des commerces et cherchent à convertir à leur cause par l'intimidation et la force.
En conséquence, il lui demande ce qu'il envisage pour protéger les commerces exposés à des exactions antispécistes.

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Transmise au Ministère de l'intérieur


Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 24/01/2019

Les actions violentes perpétrées par les militants « anti-spécistes » contre certains commerces de viande font l'objet d'une attention particulière du Gouvernement, qui déploie des moyens importants et adaptés pour permettre aux professions de la filière boucherie de travailler en toute sérénité. En matière judiciaire, les actes de violence ou de dégradation envers les professionnels de la filière font systématiquement l'objet d'enquêtes conduites sous l'autorité des procureurs de la République. Les services d'enquêtes sont ainsi pleinement mobilisés pour rechercher les auteurs de ces actes délictueux. S'agissant des actions de protection, les sites jugés les plus sensibles font l'objet d'une présence renforcée ou de services de surveillance spécialement dédiés par les forces de l'ordre. En outre, les correspondants sûreté de la police et de la gendarmerie nationales sont pleinement mobilisés pour délivrer des conseils techniques contre la malveillance au profit des professionnels de la filière boucherie. Ces actions de conseil permettent de renforcer les protections passives des sites industriels et des commerces, de rendre plus difficile toute tentative d'action de ces mouvances radicales et d'en atténuer les effets. Enfin, les efforts consentis en matière de recrutement de policiers et de gendarmes décidés par le Président de la République pour la période 2018-2022, permettront de créer 1 900 postes d'agents des services de renseignement, afin de mieux anticiper les actions de groupes violents, dont les « anti-spécistes ». De même, la mise en œuvre de la police de sécurité du quotidien renforcera de façon très significative les contacts entre les forces de sécurité, la population, les élus et les professionnels de la filière boucherie, afin d'accroître les échanges d'informations en matière de renseignement, de concevoir des réponses opérationnelles plus efficaces et de rassembler davantage de preuve pour permettre une réponse judiciaire plus dissuasive.

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