Question de M. HERVÉ Loïc (Haute-Savoie - UC) publiée le 12/10/2018

Question posée en séance publique le 11/10/2018

M. Loïc Hervé. Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le ministre d'État François de Rugy.

Le GIEC vient de publier un nouveau rapport très alarmant. Pour se rendre compte des effets du changement climatique, il suffit d'observer la baisse du niveau des lacs alpins, le recul des glaciers, les effondrements en montagne à haute altitude ou l'évolution de la végétation. À ces égards, mon département de la Haute-Savoie est un exemple.

Bien sûr, on peut parler de stratégie à moyen ou long terme, on peut même en parler très longtemps… Toutefois, compte tenu de l'urgence, je vous interroge, monsieur le ministre d'État, à l'aube de l'examen du projet de loi de finances pour 2019, sur les moyens supplémentaires qui seront mobilisés par l'État pour contenir le changement climatique et en assumer toutes les conséquences. (Applaudissements sur les travées du groupe Union Centriste et du groupe Les Indépendants – République et Territoires. – M. Julien Bargeton applaudit également.)

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Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 12/10/2018

Réponse apportée en séance publique le 11/10/2018

M. François de Rugy, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le sénateur, tout d'abord, puisque vous parlez du budget, entre les engagements sur le climat, pour lesquels la France est en pointe à l'échelle internationale, et les engagements concrets, il faut être cohérent.

Le budget du ministère de la transition écologique et solidaire est l'un des budgets qui augmenteront en 2019. Il progressera de près de 1 milliard d'euros, pour s'établir à 34 milliards d'euros. C'est concret, et cet argent sera consacré à l'investissement, en particulier dans la transition énergétique et les transports.

Le développement des énergies renouvelables – l'un des éléments de la stratégie bas carbone, qui vise à réduire les émissions de CO2 – s'effectuera parallèlement à la fermeture des centrales à charbon. Là encore, c'est un engagement concret, qui interviendra avant 2022. Je le dis ici, mais je le dirai aussi, de nouveau, devant les salariés des centrales à charbon, et nous verrons ensemble comment conduire cette transition. Plus de 5,5 milliards d'euros de crédits seront consacrés aux énergies renouvelables dans le budget de 2019.

Nous prenons aussi des mesures pour les ménages. Le crédit d'impôt transition énergétique pour l'isolation des logements sera prolongé, de même que la TVA à 5,5 % pour les travaux d'isolation. L'écoprêt à taux zéro sera facilité, et sa durée pourra être augmentée. Des moyens supplémentaires seront également alloués à l'Agence nationale de l'habitat, l'ANAH, notamment en faveur des ménages modestes.

La prime à la conversion écologique des voitures, votée par la majorité de l'Assemblée nationale l'année dernière, a été mise en œuvre au 1er janvier 2018. Nous visions 100 000 véhicules achetés à l'aide de cette prime ; il y en aura sans doute plus du double à la fin de cette année. C'est donc un succès, et nous prolongerons cette prime.

M. le président. Il faut conclure, monsieur le ministre d'État.

M. François de Rugy, ministre d'État. Je terminerai par un exemple concret en matière de transports : la ligne Genève-Annemasse ouvrira en 2019, et je suis sûr que tous les Savoyards y seront très sensibles. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche et du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen.)

M. le président. La parole est à M. Loïc Hervé, pour la réplique.

M. Loïc Hervé. Monsieur le ministre d'État, le changement climatique et la pollution de l'air procèdent des mêmes activités humaines.

Nous connaissons précisément les domaines dans lesquels il faut agir : le développement des transports propres – en particulier le ferroviaire, le passager et le fret –, la lutte contre le gaspillage énergétique, l'accompagnement des entreprises industrielles pour réduire leur empreinte.

Il y a aussi une question de méthode : l'État ne peut plus se contenter d'être « l'ensemblier » des dépenses et des politiques publiques menées par d'autres.

M. Jean-François Husson. Très bien !

M. Loïc Hervé. Plus encore, dans les territoires où le changement climatique est visible, là où la pollution de l'air est subie par les populations, l'État doit peser de tout son poids. Vous l'avez dit, il doit investir massivement, dans les compétences qui sont strictement les siennes, bien sûr, mais aussi dans les compétences partagées avec les collectivités territoriales.

Ne pas détourner le regard, est-ce agir ? Assurément non ! Il faut faire, et c'est ce que nous attendons de vous ! (Applaudissements sur les travées du groupe Union Centriste, ainsi que sur des travées du groupe Les Républicains.)

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