Question de Mme BRULIN Céline (Seine-Maritime - CRCE) publiée le 20/09/2018

Mme Céline Brulin attire l'attention de Mme la ministre de la culture sur la situation de la compagnie du désordre, compagnie théâtrale fondée en 1987 et implantée en région Bretagne depuis 2010. Cette compagnie est dirigée par un metteur en scène et auteur décoré de l'insigne de chevalier de l'ordre des arts et des lettres en juin 2016. Elle était conventionnée par le ministère de la culture depuis 2003 et a très largement atteint les objectifs de diffusion et de rayonnement puisqu'elle a réalisé 170 représentations sur huit régions métropolitaines et un territoire d'outre-mer, et qu'elle participe au rayonnement du théâtre français à l'international à travers des représentations en Suisse, en Algérie, au Maroc ou encore une création en Bolivie soutenue par l'Institut français. De plus, elle intervient dans des cadres et devant des publics très variés : enfants, adolescents, adultes, mais aussi publics en insertion, nouveaux arrivants et réfugiés, personnes victimes d'illettrisme ou encore publics déscolarisés très éloignés de toute forme de culture. La compagnie du désordre réalise donc un travail essentiel, notamment dans le territoire rural et maritime du cap Sizun, où elle était la seule à être conventionnée, participant de la volonté du ministère d'atteindre « les territoires trop souvent oubliés par l'offre culturelle, et d'accompagner l'irrigation de tous les territoires, même reculés, par les artistes ». Elle a cependant été déconventionnée après une prolongation d'un an suite à une décision prise par la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Bretagne appuyée sur un simple avis d'un comité d'experts consultatif ; décision qui a suscité l'incompréhension de nombreux acteurs de la culture, d'autant plus que la prolongation pour un an est incohérente avec les critiques faites au bilan de la compagnie pour justifier la fin du conventionnement passée cette période. De nombreuses personnalités politiques aux responsabilités dans le domaine de la culture ainsi que la direction générale de la création artistique (DGCA) avaient donc assuré que le déconventionnement par la DRAC serait compensé par un reconventionnement en central ou un financement sur la même base budgétaire du projet triennal d'éducation artistique et culturelle. Or, depuis janvier 2018, plus aucune suite n'a été donnée à ce dossier.

Par conséquent, elle lui demande ce qu'elle compte faire pour que les engagements de l'État vis-à-vis de la compagnie du désordre soient respectés afin que celle-ci puisse continuer à porter la culture, dans des territoires éloignés de toute offre culturelle autant qu'à l'international.

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Réponse du Ministère de la culture publiée le 04/10/2018

Attentive aux équipes artistiques, à leur ancrage territorial, leur rayonnement national et international, leurs capacités de recherche, d'innovation et de création, la ministre de la culture a bien pris connaissance du questionnement concernant l'avenir de la Compagnie du Désordre. Cette compagnie, qui œuvre dans le domaine du théâtre de textes et, pour certains de ses spectacles, dans celui du jeune public, est conventionnée par le ministère de la culture depuis 2003. Elle a sollicité le renouvellement de son conventionnement auprès de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Bretagne et celui-ci a été examiné conformément à la procédure prévue dans le décret n° 2015-641 du 8 juin 2015 relatif à l'attribution des aides déconcentrées au spectacle vivant. Au vu des réserves émises sur le bilan de cette compagnie, la DRAC de Bretagne a proposé au Préfet de région de ne pas renouveler cette convention sur trois ans, mais de la prolonger d'une année.

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