Question de M. CORBISEZ Jean-Pierre (Pas-de-Calais - RDSE) publiée le 13/09/2018

M. Jean-Pierre Corbisez attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur le développement des fusarioses sur de nombreuses productions végétales céréalières et légumières.
Les conditions météorologiques du printemps 2018, avec des alternances de périodes de forte pluviométrie et de températures élevées, ont en effet été propices au développement de cette famille de maladies fongiques dans les cultures françaises.
Celles-ci peuvent occasionner des pertes de rendement considérables ainsi qu'une forte diminution de la qualité des récoltes. En outre, les toxines associées à la présence de fusarioses peuvent se révéler très nocives pour l'alimentation humaine.
Les fusarioses peuvent être gérées de manière préventive, au champ, par la mise en œuvre de bonnes pratiques agricoles (allongement de la rotation culturale, travail du sol…) mais elles le sont aussi par le choix de variétés adaptées et diversifiées, ainsi que par le recours à des solutions fongicides. Comme beaucoup d'autres agents pathogènes (mildiou, pourriture grise…), les fusarioses ont la capacité de s'adapter en contournant les stratégies de lutte mises en œuvre par les agriculteurs.
Cette situation, associée à de nombreuses autres, questionne une nouvelle fois notre modèle agricole et milite pour la recherche de solutions conciliant la sauvegarde de l'outil de production de nos agriculteurs, la protection de la santé des consommateurs et la préservation de l'environnement. De ce point de vue, la plus grande prudence doit être observée concernant la mise en place de nouvelles solutions phytosanitaires.
Aussi, il lui demande quelles mesures le Gouvernement entend mettre en œuvre pour à la fois soutenir les efforts des filières agricoles et agro-alimentaires françaises et éviter d'aggraver la pollution de nos sols. Il souhaite connaître également l'avancement des réflexions sur la transformation de notre modèle agricole dans le cadre d'une nécessaire transition écologique et solidaire.

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Transmise au Ministère de l'agriculture et de l'alimentation


Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 29/11/2018

La diversification des méthodes de lutte contre les ravageurs des cultures est essentielle pour contrer l'apparition de résistances chez les organismes nuisibles. Par ailleurs, il est important de réduire l'utilisation des produits phytopharmaceutiques conventionnels pour lutter contre les organismes nuisibles de manière durable et réduire l'impact de ces produits sur l'environnement et la santé, sans pour autant laisser les agriculteurs dans des impasses techniques. L'une des quatre priorités du plan d'actions sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides, présenté le 25 avril 2018 par le Gouvernement, porte sur l'amplification du développement d'alternatives et la mise en œuvre de ces solutions par les agriculteurs. Afin d'accompagner cette action, le Gouvernement a décidé, dans le cadre des 71 M€ de crédits publics mobilisés chaque année au titre du plan Ecophyto, de cibler plus particulièrement les actions de recherche appliquée et de transfert de l'innovation. Les outils du grand plan d'investissement viendront par ailleurs soutenir le développement et la mise sur le marché de nouvelles solutions technologiques en agroéquipement ou en biocontrôle. Enfin, un programme prioritaire de recherche de 30 M€ destiné à accroître la mobilisation de la communauté scientifique est également prévu.

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