Question de M. JOYANDET Alain (Haute-Saône - Les Républicains) publiée le 26/09/2018

Question posée en séance publique le 25/09/2018

M. Alain Joyandet. Ma question s'adresse à M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur.

Monsieur le ministre d'État, plus de 1 000 agressions sont déclarées chaque jour dans les commissariats et les gendarmeries de notre pays ; elles sont en augmentation de 20 % à la RATP.

Le week-end dernier, le centre-ville d'Angers a été saccagé ; les forces de l'ordre ont été prises en étau, si je puis dire, à La Roche-sur-Yon ; 26 % des femmes n'osent plus sortir, par crainte d'une agression – c'est l'Observatoire national de la délinquance qui le dit.

Pendant ce temps-là, nos forces de l'ordre manquent cruellement de moyens. Des gendarmes me disaient récemment qu'ils n'ont même plus de gazole à mettre dans leur véhicule pour effectuer leurs sorties quotidiennes.


M. Bruno Sido. C'est vrai qu'il augmente…


M. Alain Joyandet. Quand allez-vous donner enfin des moyens à nos forces de l'ordre ? Je suis même tenté de vous demander : comment allez-vous faire pour reprendre en main une situation qui semble cruellement vous échapper ?

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 26/09/2018

Réponse apportée en séance publique le 25/09/2018

M. Gérard Collomb, ministre d'État, ministre de l'intérieur. Monsieur le sénateur Alain Joyandet, le Président de la République avait annoncé, pendant sa campagne électorale, que nous allions, durant ce quinquennat, créer 10 000 postes dans la police et la gendarmerie, quand d'autres en avaient supprimé 12 000 pendant le leur. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche. – Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Sophie Primas. Il faut arrêter ! C'est fini, Sarkozy !

M. Gérard Collomb, ministre d'État. Nous tenons cette promesse. En 2018, cet engagement s'est concrétisé, notamment, par le recrutement de 2 000 policiers et gendarmes.

Le projet de budget pour 2019 s'inscrit dans la même ligne : dans un contexte financier que vous savez difficile, le budget des forces de sécurité intérieure atteindra 13,1 milliards d'euros, en augmentation de 335 millions d'euros.

M. François Grosdidier. Vous gelez les crédits !

M. Gérard Collomb, ministre d'État. Pour la police nationale, le budget sera de 7,7 milliards d'euros, soit une hausse de 2,9 %, avec le recrutement de 1 735 équivalents temps plein. Pour la gendarmerie nationale, le budget s'élèvera à 5,4 milliards d'euros, soit une augmentation de 2,2 %, avec le recrutement de 459 équivalents temps plein. C'est peut-être cela, la différence entre les paroles et les actes !

Dans le même temps, nous allons équiper notre police et notre gendarmerie : immobilier, tablettes numériques, qui seront 64 000 à la fin de l'année, et 5 500 caméras-piétons.

M. François Grosdidier. Et les voitures ?

M. Gérard Collomb, ministre d'État. Avec ces moyens, nous pourrons assurer la sécurité des Français ! (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche, ainsi que sur des travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen.)

M. le président. La parole est à M. Alain Joyandet, pour la réplique.

M. Alain Joyandet. Monsieur le ministre d'État, donc, tout va bien… Pourtant, quand je croise un gendarme au volant de son véhicule, qui me dit : « Je rentre à la caserne, parce que j'ai déjà dépassé les 100 kilomètres auxquels j'ai droit aujourd'hui », je me dis que, décidément, tout ne va pas bien. (Exclamations sur les travées du groupe La République En Marche.)

De plus, vous n'avez pas répondu à la seconde partie de ma question : comment allez-vous faire pour reprendre la situation en main ? Vous m'avez lu un certain nombre de chiffres budgétaires, mais la question, au fond, c'est comment allez-vous reprendre cette situation en main à titre personnel ? Vous savez bien que votre mission nécessite une disponibilité vingt-quatre heures sur vingt-quatre, avec une seule obsession : la sécurité des Français. (Exclamations sur les travées du groupe La République En Marche.) C'est comme ça qu'on réussit ! C'est place Beauvau qu'on donne l'exemple !

La sécurité, c'est une question de moral. Aujourd'hui, le moral des troupes n'y est pas, parce qu'elles attendent un chef qui soit à leur disposition vingt-quatre heures sur vingt-quatre et qui n'ait pas la tête ailleurs… (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et du groupe Union Centriste.)

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