Question de Mme APOURCEAU-POLY Cathy (Pas-de-Calais - CRCE) publiée le 02/08/2018

Mme Cathy Apourceau-Poly attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur la situation du groupe Arc, et l'avenir de son usine du Pas-de-Calais. En effet, rachetée par l'actionnaire américain PHP en 2015, l'entreprise reste aux prises avec un énorme endettement de 400 millions d'euros.
Pour y faire face, et financer ses investissements, Arc a dû se résoudre à contracter un emprunt auprès d'une banque russe, et de la Caisse des dépôts, avec des taux d'intérêts très élevés (plus de 12 %). Pour réduire ses coûts financiers, PHP a tenté de renégocier ses emprunts, auprès de la banque JP Morgan à des taux tournant autour de 8 %, sans succès, les notations de l'entreprise par Standard & Poor's et Moody's restant trop basses.

Le problème de trésorerie est récurrent et peut menacer à terme le succès de la reprise d'Arc. Pour faire face « il faudra déstocker et réduire la voilure… » et reporter certains investissements indispensables sur la partie froide.
Elle aimerait connaître les moyens que l'État entend mobiliser pour continuer à accompagner le groupe Arc, dans cette phase délicate.

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Réponse du Ministère de l'économie et des finances publiée le 08/08/2019

Le groupe Arc International est leader mondial des arts de la table en verre. En France, il emploie notamment plus de 5 000 personnes sur son site à Arques. Les difficultés récurrentes du groupe ont nécessité un suivi rapproché par les services de l'État tant au niveau central qu'en Région. Le groupe Arc a officialisé en mars 2019 la conclusion d'un accord de principe portant sur 120 millions d'euros pour le financement des besoins liés à son plan Synergie 2020. Ce plan capitalise sur les progrès importants, notamment en matière commerciale, réalisés depuis le changement d'actionnaire intervenu en 2015. Ces progrès ont permis à Arc de conforter son statut de leader mondial, en misant sur l'innovation et la conquête des marchés à l'export. Ces progrès commerciaux ne doivent néanmoins pas masquer l'ampleur du défi industriel à relever pour conforter cette position. Le Groupe doit réduire ses coûts pour renforcer sa compétitivité et revenir aux standards de rentabilité du marché. Le plan synergies 2020 de la direction vise à atteindre ces objectifs, et c'est pour donner toutes les chances au Groupe Arc de relever ce défi, que l'Etat et les collectivités territoriales ont accepté, avec l'actionnaire et les autres partenaires financiers du groupe, d'apporter leur contribution au tour de table. Le ministre de l'économie et des finances se félicite de la conclusion de cet accord, auquel ses services ont pleinement contribué. Par celui-ci, l'État s'engage à hauteur de 16 millions d'euros, aux côtés de la Région Hauts-de-France (12 millions d'euros) et de la Communauté d'Agglomération du Pays de Saint-Omer (2 millions d'euros), en complément des ressources apportées par les partenaires actuels du groupe. En contrepartie, l'État sera particulièrement attentif à ce que la direction mène à bien son plan de transformation, conformément au calendrier établi. Les fonds permettront en particulier de financer des investissements majeurs sur le site d'Arques, notamment dans les parties froides, afin de renforcer sa compétitivité. Cette transformation s'accompagnera de réductions de postes par le non-remplacement progressif de départs en retraite sur les 4 années qui viennent (700 sur les 5 200 qui existent actuellement), car le coût de la main d'œuvre pénalise aujourd'hui fortement la compétitivité du groupe.

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