Question de Mme BERTHET Martine (Savoie - Les Républicains) publiée le 02/08/2018

Mme Martine Berthet attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports au sujet du cadencement des trains à grande vitesse (TGV) en Auvergne-Rhône-Alpes, et notamment de la ligne Chambéry-Paris.
En effet, des changements et suppressions de desserte de plusieurs communes de la région seront effectifs dès 2019. Outre des diminutions de cadence sur les liaisons Paris-Saint Exupéry et Paris-Grenoble, l'offre reliant Paris à Chambéry et Annecy comptera deux allers-retours quotidiens de moins.
Pourtant au cœur d'un département au dynamisme économique, démographique et touristique, la ville de Chambéry et, à travers elle, toute la Savoie pâtirait de la suppression du train de 6 h 25 à destination de Paris et de celui de 18 h 45 au départ de Paris. Ces suppressions toucheraient fortement les travailleurs et ralentiraient inévitablement l'activité et l'attractivité du département. Les déplacements professionnels réguliers entre Chambéry et Paris sont en effet extrêmement nombreux. Ces TGV correspondent aux besoins des actifs notamment par une arrivée à Paris en tout début de matinée, le train suivant de 8 h 25 étant très souvent complet et correspondant moins aux besoins de ces déplacements d'affaires. Une telle suppression serait difficilement compréhensible, d'autant plus au regard des recettes de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de l'emploi induits par l'activité économique de la Savoie.
Elle lui rappelle ses propres mots : « les Français attendent d'abord qu'on s'occupe des transports de la vie quotidienne ». Elle lui demande, d'une part, de bien vouloir lever tout doute sur la pérennité du TGV de 6 h 25 plus particulièrement, permettant de relier sans correspondance Chambéry à Paris et, d'autre part, de lui indiquer dans quelle mesure ces bouleversements ne viendront pas contredire l'engagement de la SNCF en faveur du désenclavement des zones éloignées des centres décisionnels.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire publiée le 24/10/2018

Réponse apportée en séance publique le 23/10/2018

Mme Martine Berthet. Madame la secrétaire d'État, j'appelle votre attention sur le cadencement des trains à grande vitesse en Auvergne-Rhône-Alpes, notamment sur la ligne Chambéry-Paris.

En effet, des changements et des suppressions de desserte de plusieurs communes de la région seront effectifs dès la fin de cette année. Outre des diminutions de cadence sur les liaisons Paris-Saint-Exupéry et Paris-Grenoble, l'offre reliant Paris à Chambéry et Annecy comptera deux allers-retours quotidiens en moins. Malgré la mise en place de rames à deux niveaux, cette suppression réduira la capacité de 10 %, alors que de nombreux trajets sont déjà souvent complets.

Située au cœur d'un département au dynamisme économique, démographique et touristique, la ville de Chambéry – et, à travers elle, toute la Savoie – pâtirait plus particulièrement de la suppression des trains du matin à destination de Paris et des trains pour le retour de 16 heures 45 et de 18 heures 45. Cette suppression affecterait fortement les travailleurs et réduirait inévitablement l'activité et l'attractivité du département. Les déplacements professionnels réguliers entre Chambéry et Paris sont en effet extrêmement nombreux. Ces TGV correspondent aux besoins des actifs, notamment parce qu'ils leur permettent d'arriver à Paris en tout début de matinée par le train de 6 heures 25, le train suivant, celui de 8 heures 25, étant lui-même très souvent complet et correspondant moins aux besoins des déplacements d'affaires. La suppression de l'un et l'autre serait difficilement compréhensible, au regard des recettes de TVA et de l'emploi induits par l'activité économique du département savoyard.

Je vous demande, madame la secrétaire d'État, de bien vouloir lever tout doute sur la pérennité des TGV du matin permettant de relier Chambéry à Paris sans correspondance et des trains pour le retour. Si tel n'était pas le cas, ces bouleversements ne contrediraient-ils pas l'engagement de la SNCF en faveur du désenclavement des zones éloignées des centres décisionnels ?

Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.

Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Madame la sénatrice, vous avez appelé l'attention de Mme Borne, ministre chargée des transports, sur la mise en service de la liaison TGV Paris-Chambéry-Annecy au service annuel 2019.

À compter de 2019, et au moins jusqu'en 2023, le pôle d'échanges multimodal de Lyon-Part-Dieu va connaître des travaux importants. Ce projet d'ampleur va se traduire par la fermeture temporaire durant la période de deux voies sur onze qui va limiter d'autant la capacité d'accueil de cette gare.

Cette contrainte a une incidence sur les liaisons dans l'ensemble du Sud-Est, même lorsque celles-ci ne desservent pas Lyon. C'est la raison pour laquelle SNCF Mobilités a mené une réorganisation de l'ensemble de l'offre à grande vitesse entre la région Sud-Est et Paris. Effectivement, la liaison Paris-Annecy passant par Chambéry comptera au service annuel 2019 cinq allers-retours quotidiens contre sept actuellement.

La SNCF a rencontré les élus locaux pour leur présenter les modifications de dessertes et trouver avec eux les solutions de substitution possibles.

Aussi, pour compenser la baisse de la fréquence sur la liaison Paris-Annecy, SNCF Mobilités propose de remplacer l'ensemble des rames actuellement en service sur cette liaison par de nouvelles rames à deux niveaux, lesquelles sont non seulement plus confortables et plus fiables, mais surtout en mesure d'accueillir plus de voyageurs. Au total, la suppression de deux allers-retours sur sept ne se traduirait donc que par une réduction de 10 % du nombre de places.

Pour répondre précisément à votre question concernant l'horaire de départ du premier TGV en direction de Paris, je vous indique, madame la sénatrice, que les échanges avec les élus ont permis d'aboutir au maintien de l'horaire du service annuel 2018, à savoir un départ à 6 heures 25 de Chambéry pour une arrivée à Paris à 9 heures 15. SNCF Mobilités a en conséquence intégré cette décision dans son nouveau plan de transport pour 2019 et confirmé l'information aux élus.

Mme la présidente. La parole est à Mme Martine Berthet, pour répondre à Mme la secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Vous avez trente et une secondes, ma chère collègue.

Mme Martine Berthet. Madame la secrétaire d'État, je vous remercie de votre réponse.

Si je salue le remplacement des rames vétustes par de nouvelles rames de plus grande capacité, je crains néanmoins, malgré ces nouveaux matériels, une diminution de la capacité globale. Ce remplacement ne justifie en rien la réduction de cadencement des trains en Savoie. Je n'ose imaginer que la mise en fabrication de nouvelles rames n'ait pas été prévue en quantité suffisante !

Par ailleurs, il n'est pas concevable d'envoyer les usagers prendre leur train à Lyon-Saint-Exupéry ou à Lyon-Part-Dieu, faute d'un cadencement suffisant, à un moment où les taux de pollution de l'air et les dérèglements climatiques sont tels qu'ils nous imposent une politique de déplacement la plus verte possible.

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