Question de M. MAZUIR Rachel (Ain - SOCR) publiée le 26/07/2018

M. Rachel Mazuir appelle l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l'importante augmentation (la recrudescence) des infections sexuellement transmissibles (IST).
Une enquête de Santé publique France publiée en juillet 2018 révèle, en effet, que les IST ont été multipliées par trois entre 2010 et 2016.
Selon les chiffres transmis par quelque quatre mille laboratoires de biologie médicale volontaires, 268 000 cas d'infections à chlamydia ont été diagnostiqués en France en 2016, contre 77 000 en 2012 et près de 50 000 cas d'infections à gonocoque contre 15 000.
Ces IST bactériennes, qui touchent pour beaucoup les 15-24 ans mal protégés et multipartenaires, peuvent engendrer de graves conséquences : risques de salpingite, de stérilité, de grossesse extra-utérine, de douleurs pelviennes chroniques.
Il souhaite donc connaître les mesures que le Gouvernement entend prendre pour lutter contre ce problème de santé publique.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 30/08/2018

Le suivi épidémiologique repose sur des réseaux de surveillance de cliniciens et biologistes volontaires qui donnent les tendances des principales infections sexuellement transmissibles (IST) (syphilis, gonococcie, chlamydiose, lymphogranulomatose vénérienne). Cette surveillance a en effet permis de noter une recrudescence de l'ensemble des IST bactériennes ces dernières années. En 2016, le nombre d'infections à gonocoques continue d'augmenter, alors que le nombre de syphilis récentes (contaminations datant de moins d'un an et d'infections uro-génitales à Chlamydia trachomatis se stabilise. Ceci semble être en lien avec une utilisation insuffisante du préservatif qui est le seul moyen de prévention protégeant à la fois du VIH et de ces autres IST. Pour les publics concernés, notamment les jeunes de 15 à 24 ans, il est devenu indispensable de mobiliser l'ensemble des outils de prévention, dans une logique de prévention combinée, tout en continuant à promouvoir l'utilisation du préservatif, dont le préservatif féminin. Le plan priorité prévention présenté par le Premier ministre en comité interministériel le 26 mars 2018 et la feuille de route à trois ans de la stratégie nationale de santé sexuelle présentée par la ministre des solidarités et de la santé ont fait de la prévention et du dépistage des enjeux majeurs pour faire baisser les IST. Éduquer dès le plus jeune âge à la vie relationnelle et sexuelle dans le respect des droits humains, en améliorant également l'impact des informations en santé sexuelle surtout chez les jeunes, continuer à promouvoir comme outil de base les préservatifs et leurs usages, évaluer et rendre disponibles les nouveaux outils de dépistage des IST comme les tests rapides d'orientation diagnostique (TROD), et promouvoir les dépistages répétés de ces IST sont autant de mesures qui doivent permettre de répondre à l ‘objectif de lutte contre les IST. De nouvelles recommandations sur les stratégies de dépistage des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes et les plus à risque de complications (l'infection à chlamydia et la syphilis) sont par ailleurs attendues de la Haute autorité de santé. Enfin, parmi ses mesures phares, le plan priorité prévention prévoit également d'expérimenter le « PASS préservatif » pour les moins de 25 ans. Cette expérimentation consiste en la construction d'un parcours en santé sexuelle du jeune avec un espace sûr et confidentiel d'échange avec un professionnel, formé à cette approche et à la communication avec les jeunes sur ces questions.

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