Question de M. WATTEBLED Dany (Nord - Les Indépendants) publiée le 20/07/2018

Question posée en séance publique le 19/07/2018

M. Dany Wattebled. Notre équipe de France de football vient de remporter brillamment la Coupe du monde en Russie. Profitons du moment pour saluer son exploit !

Dans le domaine du sport, la France est devenue, au fil du temps, une référence mondiale dans l'organisation des tournois majeurs. Après le Championnat d'Europe de basket, le Championnat du monde de handball et le Championnat d'Europe de football, nous accueillerons, en 2023, la Coupe du monde de rugby et, en 2024, les jeux Olympiques et Paralympiques.

Ces manifestations sportives engendreront un certain nombre de chantiers dans toute la région francilienne. C'est ainsi que le département de la Seine-Saint-Denis devrait construire huit piscines supplémentaires. La célèbre gare du Nord devrait tripler de volume et le réseau de transport francilien devrait, quant à lui, connaître de nombreuses ramifications afin de couvrir ces événements, désengorgeant les transports urbains.

Pourtant, force est de constater que ces chantiers ne cessent de prendre du retard. À ce rythme, le fameux « chantier du siècle », selon les mots du Premier ministre, ne verra pas le jour aux dates prévues. En effet, les experts ne tablent aujourd'hui sur une opérationnalité du métro automatique du Grand Paris Express qu'à l'horizon de 2030. Ces retards ont malheureusement conduit à des arbitrages, qui font aujourd'hui des victimes dans les territoires les plus périphériques.

Dès lors, comment justifier nos ambitions pour l'immense cluster de Paris-Saclay, pôle scientifique et technologique à renommée internationale, qui ne sera desservi qu'en 2025 ?

Si ces événements sportifs sont une formidable opportunité, nous devons tout faire pour qu'ils soient une chance économique, sociale et territoriale pour notre pays. C'est pourquoi nous devons nous assurer, avec la plus grande fermeté, que toutes ces constructions et tous ces aménagements du réseau servent le pays dans l'immédiateté de ces événements et dans la construction de l'Île-de-France de demain.

Pour toutes ces raisons, madame la ministre, je souhaite savoir quelles mesures vous comptez prendre pour pallier les retards d'extension du réseau en matière de couverture « transport » des territoires ultrapériphériques et quels équilibres vous comptez fixer pour rendre vos arbitrages sur la construction différenciée de certaines lignes. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Indépendants – République et Territoires.)

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire publiée le 20/07/2018

Réponse apportée en séance publique le 19/07/2018

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le sénateur Wattebled, je vous remercie de votre question.

Le Grand Paris Express est un vrai projet d'avenir pour la région capitale. À terme, il va transformer, pour le meilleur, la vie de millions de Franciliens. Ce développement est d'ailleurs d'une ampleur considérable, vous l'avez souligné. Avec 200 kilomètres de lignes nouvelles, 68 nouvelles gares, c'est un défi absolument hors norme, mais nous avançons.

Vous le savez, le 22 février dernier, le Premier ministre a confié la réalisation intégrale du schéma d'ensemble et confirmé, après avoir consulté les élus franciliens, que le phasage annoncé était aussi réaliste que crédible.

Bien sûr, et vous avez raison de le noter, l'échéance des jeux Olympiques de 2024 est une date clé. Je tiens toutefois à vous assurer, au nom du Gouvernement, que l'ensemble du projet ne se fera pas au détriment des territoires. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Christian Cambon. Ah !

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État. Je ne crois pas que la ligne 14 qui sera livrée en 2024 et transportera un million de personnes par jour ne concernera que les jeux Olympiques. Les nouvelles lignes de métro participeront avant tout au développement des territoires qu'elles desserviront.

M. Roger Karoutchi. Ah oui ?

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État. Nous gardons bien à l'esprit que ce projet, qui est d'intérêt national, est actuellement financé intégralement par les Franciliens. Il est donc fait par et pour les Franciliens, et nous nous attelons à trouver des financements complémentaires.

M. Roger Karoutchi. Ah bon ? Lesquels ?

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État. C'est tout l'objet de la mission qui a été confiée par le Premier ministre à Gilles Carrez. Si ses indications sont justifiées, elles devront être intégrées, et elles le seront, au projet de loi de finances pour 2019.

Enfin, concernant la question spécifique du rephasage du calendrier, la ministre chargée des transports, Élisabeth Borne, a confié une mission au préfet d'Île-de-France. Avec Île-de-France Mobilités, il devra définir et mettre en œuvre les offres complémentaires de transport nécessaires.

Monsieur le député (Exclamations sur de nombreuses travées.),…

M. Philippe Dallier. Sénateur !

M. Jean-François Husson. Ici, on est au Sénat !

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État. Je vous prie de m'excuser. Je suis confuse.

M. le président. Il faut conclure !

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État. Monsieur le sénateur, soyez assuré – et vous pouvez le constater – que notre priorité demeure de répondre aux besoins. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)

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