Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 21/06/2018

M. François Bonhomme interroge Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les mesures envisagées par le Gouvernement afin de réduire l'addiction au tabac chez les jeunes.

La fondation pour l'innovation politique, la fondation Gabriel Péri et le fonds « actions addictions » révélaient en juin 2018 dans une enquête que 15 % des jeunes fument du tabac plusieurs fois par jour.

40 % des fumeurs réguliers ayant entre 16 et 25 ans, le tabac est le produit le plus consommé chez les adolescents de 17 ans. C'est aussi le produit le plus addictif, ce dernier aboutit bien souvent à une dépendance.

La consommation débutant dès le plus jeune âge, les dangers du tabac sont multipliés. Le tabac entraine la mort de 78 000 Français chaque année. Le tabagisme est également à l'origine du développement de cancers, de maladies chroniques et d'accidents vasculaires cérébraux.

Il rappelle qu'il est interdit de vendre des produits de tabac aux mineurs de moins de 16 ans depuis 2004 et qu'en 2009 cette prohibition a été étendue aux mineurs de moins de 18 ans.

Néanmoins, une étude conduite par le comité national contre le tabagisme révélait récemment que seul un quart des buralistes respectent la loi. Les mineurs ont donc accès au marché du tabac dès leur plus jeune âge.

Alors que le plan national de mobilisation contre les addictions doit être rendu public prochainement, il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures envisagées par le Gouvernement afin de lutter contre l'addiction au tabac chez les plus jeunes.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 06/12/2018

En matière de lutte contre le tabac, les leviers d'action sont multiples et ont été mobilisés dans le cadre du programme national de lutte contre le tabagisme qui a permis de mettre en place des mesures fortes. Après de nombreuses années de stagnation, on observe un recul très important du tabagisme quotidien chez les jeunes de 17 ans, puisqu'il a reculé de sept points entre 2014 et 2017. Depuis 2017, le paquet neutre et l'agrandissement des avertissements sanitaires ont déjà changé l'image du tabac dans la société française, en mettant fin à un siècle de marketing agressif. Une importante étude publiée début 2018 par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies montre que l'image du tabac s'est dégradée chez les adolescents. Les arômes ajoutés ont été interdits afin de supprimer les perceptions trompeuses du tabac.  Des efforts ont été fournis pour que les soins soient de plus en plus accessibles, dorénavant, près de 800 000 professionnels de santé peuvent prescrire des substituts nicotiniques, en plus des médecins. Davantage de structures de santé, davantage de professionnels libéraux pourront orienter les fumeurs et pourront les prendre en charge. De plus, le financement du fonds de lutte contre le tabac est assuré par une contribution des distributeurs de tabac. En 2018, pour la première année, 100 millions d'euros vont financer des actions majeures de lutte contre le tabac. Les actions qui seront appuyées en 2018 par le fonds contribueront à la réalisation de nos politiques de lutte contre le tabac et seront annoncées très prochainement. Elles viseront à lutter contre les inégalités sociales de santé ; à faciliter l'accès aux traitements ; à renforcer la prévention et la promotion de la santé ; à agir en proximité des usagers avec la poursuite de l'effort des agences régionales de santé sur ce thème. Le programme national de lutte contre le tabac 2018-2022, porté conjointement par le ministère chargé de la santé et le ministère de l'action et des comptes publics, poursuivra et amplifiera cette dynamique. L'ambition est de parvenir à une première génération d'adultes sans tabac d'ici 2032.

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