Question de M. BOYER Jean-Marc (Puy-de-Dôme - Les Républicains) publiée le 07/06/2018

M. Jean-Marc Boyer appelle l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports concernant les travaux d'infrastructures prévus sur la ligne ferroviaire de train d'équilibre des territoires (TET) Paris-Clermont-Ferrand. L'État s'est engagé à moderniser cette ligne et à faire progresser sa performance. Elle-même s'est engagée sur des investissements importants concernant notamment les voitures et les rails avec pour objectif de passer en dessous des trois heures de trajet. Dans le cadre des comités de concertation liés au schéma directeur de la ligne, plusieurs scénarios se sont dégagés. Celui qui serait privilégié permettrait un gain de temps de onze minutes pour les trajets avec arrêts et aucun gain de temps pour les lignes directes et cela pour 2025. Ces dernières verraient même leur existence menacée. Ceci nous amènerait à des trajets aux alentours de 3 h 15, ce qui serait bien en-deçà de ce qui a été annoncé. Au vu des investissements nécessaires qui seraient engagés pour cette ligne et pour la quasi-mise de côté de la ligne à grande vitesse (LGV) entre Paris et Clermont-Ferrand, un gain de temps si faible interroge au niveau de la prise en compte des attentes exprimées ainsi qu'au niveau de l'aménagement du territoire. Aussi, il lui demande comment elle compte répondre à ces besoins légitimes pour les territoires et leurs habitants et si elle compte faire de cette ligne un train assurément d'équilibre du territoire en moins de trois heures.

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Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 25/07/2018

Réponse apportée en séance publique le 24/07/2018

M. Jean-Marc Boyer. Madame la ministre, une nouvelle fois, je viens vous solliciter sur la desserte des territoires et la mobilité concernant l'Auvergne et la métropole clermontoise en particulier. Je souhaite ainsi appeler votre attention sur les travaux d'infrastructures prévus sur la ligne ferroviaire Paris-Clermont-Ferrand.

L'État s'est engagé à moderniser cette ligne et à améliorer sa performance. Vous vous êtes engagés sur des investissements importants concernant notamment les wagons et les rails, avec pour objectif de réduire la durée du trajet en dessous de trois heures.

Dans le cadre des comités de concertation liés au schéma directeur de la ligne, plusieurs scénarios se sont dégagés. Celui qui serait privilégié permettrait, pour 2025, un gain de temps de onze minutes pour les trajets avec arrêts, mais sans amélioration pour les lignes directes, qui verraient même leur existence menacée. Une telle solution aboutirait ainsi à des temps de trajets aux alentours de trois heures quinze, bien en deçà de ce qui a été annoncé.

Au vu des investissements nécessaires qui seraient engagés pour cette ligne et le retard de la ligne LGV entre Paris et Clermont-Ferrand, un gain de temps si faible interroge au niveau de la prise en compte des attentes exprimées pour l'aménagement du territoire et pour le développement économique du Puy-de-Dôme.

Cela devient encore plus essentiel aujourd'hui face à la défaillance constante de la ligne aérienne entre Paris et Clermont-Ferrand : retards, annulations, incidents techniques, absence de personnel, et j'en passe… Je vous ai adressé copie d'un courrier transmis à la présidente d'Air France-KLM signé de dix parlementaires du Puy-de-Dôme, de l'Allier et de la Haute-Loire.

Aussi, ma question est simple : comment comptez-vous faire, madame la ministre, conformément à votre engagement, pour aboutir à une ligne de train Paris-Clermont-Ferrand en moins de trois heures, et dans quel délai ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports.

Mme Élisabeth Borne, ministre auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports. Monsieur Jean-Marc Boyer, vous appelez mon attention sur les perspectives d'amélioration de la ligne ferroviaire Paris-Clermont-Ferrand.

Cette ligne est l'une des trois lignes structurantes des trains d'équilibre du territoire. Outre Clermont-Ferrand, qui représente un peu moins de la moitié de son trafic, elle dessert aussi les agglomérations de Nevers, Moulins, Vichy et Riom. L'État a lancé en 2017 un programme ambitieux d'amélioration, qui se traduit dans un schéma directeur décliné aux horizons à court, à moyen et à long terme.

Le projet de schéma directeur présente ainsi plusieurs avancées notables.

La ligne Paris-Clermont-Ferrand sera la première ligne d'équilibre du territoire à être totalement équipée d'un accès wifi dès la fin de cette année, financé par l'État, pour permettre aux voyageurs de convertir le temps de trajet en temps utile.

S'agissant du renouvellement du matériel roulant, plusieurs offres ont été reçues et sont en cours d'analyse. Il s'agit d'offrir aux passagers des conditions d'accueil améliorées.

Sur le volet de l'infrastructure, au-delà de l'effort de régénération engagé par SNCF Réseau, pour un montant de 750 millions d'euros sur la période 2018-2025, des investissements de modernisation sont envisagés, afin d'obtenir des gains de temps significatifs, notamment pour les relations non directes, de l'ordre d'une douzaine de minutes. C'est le temps de trajet de trois heures quinze que vous mentionnez.

Ces gains de temps permettront d'envisager, à l'horizon 2025, un aller et retour supplémentaire. D'ici là, les bénéfices des investissements seront mis à profit pour améliorer significativement la régularité de ces missions.

Ces efforts du Gouvernement traduisent sa détermination à participer au dynamisme et à l'attractivité des territoires du centre de la France, en particulier celle de la région de Clermont-Ferrand. L'ensemble de ces points, ainsi que l'amélioration des services existants en termes de retards et d'irrégularités, fera l'objet d'une présentation complète à la fin de l'été aux élus du Puy-de-Dôme.

Ayant bien conscience également des enjeux de la desserte aérienne, j'ai récemment reçu les dirigeants de Hop !, qui doivent produire un plan d'amélioration avec des effets à court terme.

M. le président. La parole est à M. Jean-Marc Boyer, pour répondre à Mme la ministre.

M. Jean-Marc Boyer. Dans les années quatre-vingt à deux mille, l'Auvergne a heureusement bénéficié du désenclavement routier, qui s'est opéré sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing et de Jacques Chirac. Désormais, le réseau autoroutier dessert Clermont-Ferrand et la métropole clermontoise.

Vous me confirmez, madame la ministre, une amélioration d'ici à 2025 du temps de trajet de douze minutes, pour un investissement de 750 millions d'euros. Cela fait cher la seconde… La durée de la liaison entre Paris et Clermont-Ferrand s'élèvera donc à trois heures dix ou trois heures quinze environ.

Le véritable problème de l'enclavement de l'Auvergne résulte de la présence d'acteurs économiques importants à Clermont-Ferrand : Michelin, qui est tout de même l'un des pôles majeurs du pneumatique en France, en Europe et dans le monde, Limagrain, Théa, etc. Aujourd'hui, pour venir à Paris, beaucoup reviennent aux anciens modes de locomotion, notamment l'automobile. Nous déplorons vivement l'absence d'une ligne ferroviaire plus rapide, plus efficace.

Sur ce constat vient se greffer le problème de l'aérien. J'entends bien que vous avez reçu les dirigeants d'Air France et de KLM, madame la ministre, et j'espère que nous pourrons enregistrer des améliorations concernant le temps et les conditions du transport aérien sur cette ligne.

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