Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 31/05/2018

M. François Bonhomme interroge Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la stratégie du Gouvernement afin de lutter contre l'obésité dans les départements d'outre-mer.

Si les taux de surpoids et d'obésité traduisent aujourd'hui une situation de crise pour la santé mondiale, de fortes disparités géographiques existent à l'échelle nationale avec une prévalence particulièrement forte dans les départements d'outre-mer.

Dans un avis adopté en octobre 2017, la commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) relevait que les départements et régions d'outre-mer sont davantage affectés que la métropole par le surpoids et l'obésité.

En 2013, 58,8 % des Martiniquais de plus de 16 ans étaient en surpoids et plus d'un enfant martiniquais sur trois. À La Réunion, 40 % des adultes seraient concernés alors qu'un Guadeloupéen sur deux serait en surpoids et un sur quatre serait obèse.

Il rappelle que ce surpoids favorise l'incidence de nombreuses maladies telles que le diabète ou l'hypertension.

Il salue l'expérimentation « mission : retrouve ton cap » actuellement menée pour prévenir et réduire l'obésité chez l'enfant dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de La Réunion et de la Seine-Saint-Denis.

Il lui demande néanmoins de bien vouloir lui préciser les éventuelles mesures de prévention spécifiques envisagées par le Gouvernement afin de lutter contre le développement de l'obésité dans les départements d'outre-mer.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 30/08/2018

La prévalence du diabète traité pharmacologiquement est près du double dans les départements d'outre-mer par rapport à la moyenne nationale, à structure de population égale : entre 7,7 % et 10,2 %, contre 5 % au niveau national, en 2015. Comme en métropole, le diabète de type 2 représente plus de 90 % des cas de diabète. Il est lié à l'évolution des habitudes de vie : activité physique insuffisante et sédentarité, alimentation déséquilibrée, surpoids et obésité. Une vulnérabilité génétique est aussi évoquée, ainsi que des conditions socio-économiques plus défavorables qu'en métropole. La ministre des solidarités et de la santé a inscrit la promotion de la santé comme une priorité de la Stratégie nationale de santé 2018-2022, dans une approche globale, qui correspond aux déterminants du diabète de type 2. La promotion d'une alimentation saine et d'une activité physique régulière agissent sur la prévention primaire du diabète et sur sa prise en charge. Les dispositions nationales sont aussi applicables aux Outre-mer. Plusieurs expérimentations pilotées au niveau national (programmes « Dites non au diabète » chez l'adulte à risque élevé, « Mission : retrouve ton cap » chez les enfants de trois à huit ans à risque d'obésité) impliquent un territoire ultra-marin, La Réunion. En outre, la stratégie nationale de santé a défini deux objectifs propres aux territoires ultra-marins dans les prochaines années, visant à réduire l'incidence du diabète de type 2 et ses complications. Il s'agit de : renforcer le développement des actions de prévention et d'information en liaison notamment avec les services de l'éducation nationale, de l'agriculture, des sports et de la cohésion sociale ; appliquer la réglementation en matière de limitation de la teneur en sucres. Enfin, les agences régionales de santé mettent en œuvre, dans le cadre des projets régionaux de santé, les stratégies adaptées aux besoins et spécificités de leurs territoires.

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