Question de Mme LHERBIER Brigitte (Nord - Les Républicains) publiée le 17/05/2018

Mme Brigitte Lherbier attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le devenir des centres d'information et d'orientation (CIO). La suppression de l'ensemble du réseau des CIO a été annoncée, ce qui représente une fermeture de 390 lieux d'accueil de proximité sur l'ensemble du territoire national. Au sein de l'éducation nationale, ces centres sont des relais nécessaires, ils apportent des conseils en orientation scolaire et professionnelle mais aussi un soutien psychologique pour les personnes y ayant recours, cela dans le but de favoriser l'insertion par la formation dans un objectif de lutte contre l'exclusion et les inégalités devant l'emploi. Les CIO accueillent essentiellement une population jeune, scolarisée ou en décrochage, du public ou du privé, de l'éducation nationale ou d'autres ministères avec des services qui leur sont gratuits. Les jeunes ont été les grands oubliés du quinquennat précédant.
Les directeurs de CIO sont aussi responsables de la mission de lutte contre le décrochage scolaire et, en 2016, étaient recensés 98 000 jeunes en situation de décrochage scolaire. Ces décrochages scolaires au collège, au lycée, comme à l'université, ont souvent pour cause une mauvaise orientation. Un service public de l'orientation efficace semble donc plus que jamais indispensable.
C'est pourquoi elle souhaite connaître les mesures que le Gouvernement entend prendre afin d'aider davantage les collégiens, les lycéens et les étudiants dans leur orientation scolaire et professionnelle, et lutter ainsi contre le décrochage scolaire.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 23/08/2018

Le projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel ne concerne pas directement les centres d'information et d'orientation (CIO) et les dispositions qu'il prévoit n'impliquent pas la fermeture de ces services. Aucune décision ministérielle n'a, par ailleurs, été prise en ce sens. En revanche, il est clair qu'en France l'orientation ne fonctionne pas de façon satisfaisante. Face à ce constat partagé, le Gouvernement entend apporter des réponses mieux adaptées aux besoins spécifiques de chaque élève, tout au long de la scolarité. Cette nouvelle conception de l'orientation passe par un nouveau partage de compétences entre l'Etat et les régions pour une meilleure éducation à l'orientation dès le collège. Demain, les régions qui sont en lien étroit avec le tissu économique et ses opportunités auront plus clairement en charge l'information sur les métiers et les formations. Les établissements scolaires seront le lieu du processus de l'orientation au plus près des aspirations et des besoins des élèves (information, conseil, accompagnement, vœux). L'Etat conservera naturellement l'affectation des élèves. Dans ce contexte, l'objectif est que l'État concentre son action dans les établissements scolaires pour renforcer l'accompagnement de proximité des élèves et des équipes pédagogiques, et ainsi parvenir à un maillage territorial plus fin. C'est pourquoi les professeurs et les psychologues de l'éducation nationale (PsyEN) ont vocation à voir leur rôle en matière d'accompagnement à l'orientation renforcé. En marge de la dynamique d'élaboration de la loi, compte tenu, d'une part, du transfert de l'information sur les formations et les métiers aux régions et, d'autre part,  de l'engagement des personnels au plus près des élèves, une évolution du maillage territorial des CIO est envisagée. Tout en respectant l'obligation légale (article L. 313-4 du code de l'éducation) de maintenir au moins un centre public d'orientation dans chaque département, une réflexion autour de l'évolution de la carte des CIO doit être menée avec les régions. Cette réflexion prendra en compte les besoins des différents publics.

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