Question de M. OUZOULIAS Pierre (Hauts-de-Seine - CRCE) publiée le 10/05/2018

M. Pierre Ouzoulias attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la suppression des aides administratives des directeurs d'école (AADE) à la suite du non-renouvellement des contrats aidés.

En septembre 2017, dans de nombreux établissements, les contrats aidés des aides adminitratives n'ont pas été renouvelés.
Les missions de ces aides administratives, abusivement appelées secrétaires, sont très diverses : accueil des visiteurs, gestion des absences, contacts téléphoniques avec les familles et divers services, accompagnement et organisation de sorties, présence auprès des élèves malades en attendant les familles, etc.

Dans maintes écoles, le directeur est également enseignant, la part de « décharge administrative » par un collègue enseignant étant fonction de la taille de l'école.
Sans aide administrative, lorsque le directeur est dans sa classe, de légitimes questions se posent : accueil des personnes qui sonnent à la porte de l'école (les gardiens étant de plus en plus rares), prise en charge d'une urgence dans l'école, etc. Le directeur ne peut à chaque fois arrêter la leçon et encore moins laisser ses élèves seuls.

La suppression des contrats aidés va entraîner non seulement des difficultés mais également un alourdissement des tâches pour les directeurs. Les vingt-quatre heures hebdomadaires (sur trente-six semaines) soit 864 heures par an qu'effectuent ces aides administraives seront à la charge du chef d'établissement qui sera alors amené à prendre du temps sur ce qui est essentiel : piloter pégagogiquement l'école, veiller au bien-être des enfants et des adultes au sein de l'établissement, mettre en place des projets, etc. Supprimer un élément dans cette fine organisation qu'est la vie d'un établissement scolaire va déstabiliser tout l'édifice de ce service public.

Aussi, il le prie de lui faire connaître les moyens qui seront mis en œuvre pour que les directeurs puissent à nouveau compter sur la présence de ces aides administratives si précieuse.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 15/11/2018

À la rentrée 2017, le Gouvernement a pris la décision difficile, mais nécessaire, de réduire le nombre de contrats aidés, ces emplois n'étant pas financés et la démonstration de leur capacité à insérer dans l'emploi n'ayant pas été faite. Dans le cadre d'un dialogue interministériel, l'éducation nationale a cependant pu préserver 50 000 contrats aidés destinés en priorité à l'accompagnement des élèves en situation de handicap. Il a néanmoins été demandé aux académies d'examiner avec attention, au moment du renouvellement, la situation des écoles de moins de quatre classes dont la direction ne bénéficiait pas de décharge. Le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse est pleinement conscient de la charge que représentent les tâches administratives pour les directeurs d'école. Ainsi, les directeurs d'école bénéficient d'un régime de décharges de service dès le dépassement du seuil de trois classes. Pour l'année scolaire 2016-2017, sur 45 877 écoles publiques, 29 828 écoles bénéficiaient de décharges de service soit 65 %. Par ailleurs, des actions sont menées pour alléger les tâches administratives des directeurs. Le recours à l'informatique y contribue. À ce titre, l'application ONDE (outil numérique pour la direction d'école), qui a remplacé l'application BE 1D (base élèves 1er degré), est devenue un véritable outil professionnel simplifiant la gestion quotidienne du directeur d'école en apportant plus d'ergonomie et gain de temps, grâce à l'automatisation et à la dématérialisation des procédures courantes (courrier type, certificats de radiation, accès à des documents référents,…) tout en améliorant la concertation et les échanges avec les familles et les communes. Les académies sont engagées dans un travail de réorganisation du support administratif aux écoles à travers, par exemple, la mise en place de plateformes mutualisées de secrétariat ou encore la simplification des procédures administratives gérées en relation avec les directeurs d'école. Enfin, le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse a ouvert une réflexion sur le sujet avec les organisations syndicales.

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