Question de M. HERVÉ Loïc (Haute-Savoie - UC) publiée le 10/05/2018

M. Loïc Hervé attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le rôle de de l'école dans la sensibilisation des parents et des enfants aux conséquences néfastes d'une surexposition aux écrans.
Il y a un an la fédération française de cardiologie dressait le constat alarmant du faible niveau d'activité physique chez les enfants et les adolescents. Cette sédentarisation est principalement renforcée par la surconsommation d'écrans. Au-delà de ce risque, des études scientifiques démontrent que l'exposition aux écrans des enfants a des effets nocifs sur leur équilibre émotionnel, leur capacité d'apprentissage du langage, la qualité de leur sommeil, altère leur développement cérébral, et ne nourrit pas l'autonomie, la confiance en soi, la persévérance et la capacité de l'imaginaire.
Devant ce bilan inquiétant, il souhaite savoir si le Gouvernement envisage de lancer une large campagne de sensibilisation qui pourrait s'ancrer dès l'école maternelle, grâce à un travail d'information et d'éducation spécifique à cette question envers les enfants et les parents. Par une prise de conscience élargie, l'école pourrait être la locomotive privilégiée pour protéger les adultes de demain et faire émerger une société connectée mais responsable.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 06/12/2018

La télévision, l'ordinateur, la tablette et le smartphone font partie du quotidien des Français. Si les écrans peuvent être des outils au service des apprentissages, il convient d'être vigilant aux temps d'exposition aux écrans des enfants en fonction de leur âge car ils peuvent comporter des risques pour la santé quand leur usage est excessif ou mal adapté. D'après l'enquête Health behaviour in school-aged children 2014 (HBSC), selon leurs déclarations, plus de neuf collégiens sur dix passent plus de deux heures par jour devant un écran, plus particulièrement sur les jeux vidéo (49,2 %) et pour faire autre chose que jouer ou regarder des vidéos (53,1 %) à partir de la classe de cinquième. Ces pratiques sont en augmentation significative depuis 2010, quel que soit le sexe. Entre 2010 et 2014, la proportion de filles qui utilisent les jeux vidéo a augmenté plus que celle des garçons et, inversement, ces derniers sont de plus en plus nombreux à passer du temps devant un ordinateur pour tchatter, aller sur Facebook ou faire leurs devoirs. En milieu scolaire, les actions concourant à la prévention des risques de l'exposition des enfants et adolescents aux écrans sont mises en œuvre dans une démarche de promotion de la santé. Elles visent à la formation du futur citoyen face à l'utilisation des outils numériques. A ce titre, elles s'inscrivent dans le cadre de la stratégie nationale de santé, particulièrement ces axes suivants : prévenir l'entrée dans les pratiques addictives ; promouvoir une alimentation saine ; promouvoir une activité physique régulière. À l'école, la promotion de la santé se déploie dans le cadre du parcours éducatif de santé, défini dans l'article L. 41-1 du code de l'éducation puis dans la circulaire n° 2016-008 du 28 janvier 2016, pour sa mise en œuvre suivant trois axes : éduquer, prévenir, protéger. Le parcours éducatif de santé permet de donner de la cohérence à toutes les actions de promotion de la santé des élèves, menées par tous les acteurs de l'éducation nationale au cours de l'année scolaire, à la fois de manière individuelle et collective, au niveau de l'établissement et de l'académie, mais aussi tout au long de la scolarité, de la maternelle au lycée. Il vise à développer les compétences psychosociales des enfants et jeunes, à préparer les élèves à prendre soin d'eux-mêmes et des autres, à vivre en société et à devenir des citoyens responsables. Il s'agit d'une démarche impliquant l'ensemble de la communauté éducative (enseignants dans le cadre de l'éducation aux médias et à l'information, équipes pédagogiques et éducatives en lien avec les personnels sociaux et de santé sur des actions particulières de prévention et de protection, etc…) et associant les parents. La question des écrans permet également d'aborder d'autres thématiques qui sont liées : l'hygiène de vie, dont le sommeil ; les conduites addictives (en lien avec le plan de mobilisation contre les conduites addictives) ; l'éducation à l'alimentation et la promotion de l'activité physique (en lien avec le programme national nutrition santé [PNNS] ) ; l'éducation à la sexualité (cf. exposition aux images à caractère pornographique). L'usage et l'exposition aux écrans et à des contenus violents font l'objet d'actions interministérielles, notamment dans le cadre du plan de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux enfants, et celui contre les violences sexistes et sexuelles. Le ministère de l'éducation nationale est engagé sur son périmètre d'action. La loi sur l'interdiction du téléphone portable à l'école et au collège est entrée en vigueur dès la rentrée 2018. La nouvelle « mallette des parents »,  propose des fiches d'accompagnement et des ressources destinées aux parents et aux enseignants. Ces ressources, disponibles pour la rentrée 2018, abordent notamment la question de l'usage des écrans et peuvent également être des supports pour l'organisation des réunions de rentrée des parents. Enfin, un rendez-vous national consacré à la santé des enfants et des jeunes, inscrit au plan national de formation, s'est tenu les 31 mai et 1er juin 2018 à Nancy avec comme thématique la question des écrans et technologies numériques. Il s'est adressé aux corps d'inspection du 1er et 2nd degrés, chefs d'établissement, conseillers techniques (établissements et vie scolaire, santé, sociaux…), formateurs, en présence de nombreux partenaires institutionnels (ARS, MILDECA) et associatifs.

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