Question de Mme DINDAR Nassimah (La Réunion - UC) publiée le 10/05/2018

Mme Nassimah Dindar attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire sur l'économie bleue à La Réunion.

Celle-ci constitue un axe de développement naturel pour une économie insulaire.
Au-delà des potentiels et des spécificités propres au département, cette thématique s'intègre également dans les stratégies européennes et françaises de croissance bleue, où la mer et le littoral deviennent des moteurs de l'économie.

Dans sa définition la plus large, l'économie bleue emploie près de 7 500 personnes à La Réunion, soit 2,9 % de l'emploi total sur l'île. Ce poids est proche de celui de la France côtière (3,1%), mais bien moins élevé qu'aux Antilles (jusqu'à 7,1% en Guadeloupe).

Bien que modeste en termes de poids dans l'emploi total, l'économie bleue réunionnaise se caractérise par son dynamisme. Le nombre de salariés y progresse trois fois plus rapidement que l'ensemble des salariés du secteur privé.

Par ailleurs, l'économie bleue réunionnaise bénéficie d'un espace de pêche important, grâce aux différentes zones économiques exclusives françaises dans la zone océan indien, avec la présence d'entreprises structurées.

L'économie bleue réunionnaise s'organise progressivement pour tirer parti des atouts dont elle dispose.

Enfin, le grand port maritime se modernise et se positionne comme un pilier du développement de ce secteur. La Réunion recèle également un fort potentiel en énergie marine, levier à mobiliser dans sa quête d'autonomie énergétique.

Autre activité liée à l'économie bleue, la production de microalgues offre une niche d'activité possible, à forte valeur ajoutée.

La Réunion possède également un centre de recherche sur le milieu marin et pourrait devenir une base avancée de l'observation des changements climatiques.

Aussi, compte tenu de ses nombreux atouts, elle lui demande quelles mesures pragmatiques et d'envergure il compte prendre rapidement pour aider l'économie bleue à prendre toute la place qu'elle mérite sur l'île de la Réunion et ainsi créer de nombreux emplois.

- page 2235

Transmise au Ministère de la transition écologique et solidaire


Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 11/10/2018

La France dispose du deuxième domaine maritime au monde (11 millions de km2), ce qui représente un atout géopolitique et économique majeur. Notre pays compte plus de 300?000 emplois directs dans l'économie maritime ; ce secteur génère 60 à 70 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an. Le caractère littoral ou insulaire des départements et territoires ultramarins tourne nécessairement ces économies vers la mer et confère à leurs activités maritimes d'importants potentiels de développement. L'économie maritime englobe toutes les activités économiques liées aux océans, mers et côtes. Elle comprend aussi l'ensemble des activités de soutien directement et indirectement nécessaires à son fonctionnement. L'émergence d'une économie de la mer est une réalité à La Réunion. Les activités portuaires et de transport maritime alimentent l'économie de l'île tout en lui offrant des débouchés extérieurs, notamment sur la zone de l'océan Indien. Dans le même temps, l'économie de La Réunion poursuit ses efforts de modernisation et d'attractivité structurants (chantier de la nouvelle route du littoral, assainissement des eaux usées et traitement des déchets, extension de l'aéroport, déploiement de la fibre optique, développement du Port, investissement dans les énergies renouvelables…). Les investissements élevés réalisés dans les infrastructures portuaires ont déjà permis à La Réunion de s'inscrire dans la dynamique soutenue du transport maritime international, en temps que hubs de transbordement ou ports secondaires. Cette impulsion donnée au transport maritime pourrait être déclinée dans d'autres activités maritimes déjà bien ancrées (croisière, nautisme) ou émergentes (énergies marines renouvelables, télécommunications…). Un projet de climatisation marine, plus connue sous le nom de SWAC (Sea Water Air Conditioning), par l'utilisation de l'eau froide des fonds marins pour climatiser des bâtiments et ainsi gagner en efficacité énergétique est en développement. Plus généralement, le Gouvernement conduit une politique maritime volontariste pour La Réunion au travers de cinq axes : la gouvernance maritime : création d'un conseil maritime ultramarin du bassin Sud océan Indien ; les opportunités économiques : mise en réseau des ports, transport maritime (notamment mise en place d'une ligne maritime locale, gestion durable des ressources halieutiques et développement d'une industrie de la pêche responsable, tourisme nautique, préservation des milieux côtiers et marins, sensibilisation aux enjeux liés à la préservation et à l'exploitation des ressources marines et côtières, développement et appui aux secteurs émergents et innovants (énergies renouvelables, ressources marines et fossiles) ; la préservation d'un patrimoine naturel partagé : préservation des récifs, sauvegarde des espèces animales et végétales, lutte contre la pollution, régulation des usages ; l'appui à la recherche et à l'innovation en sciences de la mer : partage de connaissances, mutualisation des moyens, valorisation des compétences, pôle régional mer de La Réunion dans la perspective de la création d'un pôle scientifique mer de l'océan Indien ; la mise en œuvre de la politique maritime de l'État français dans cette région du monde : mission de surveillance et participation aux efforts régionaux de sécurisation des espaces maritimes, lutte contre la pêche illégale, lutte contre la piraterie et autres délits (pollution, trafic…). La politique du Gouvernement vise ainsi à tirer profit des potentiels de développement économiques et scientifiques liés à la mer sans négliger pour autant la responsabilité en matière environnementale.

- page 5201

Page mise à jour le