Question de M. WATTEBLED Dany (Nord - Les Indépendants) publiée le 26/04/2018

M. Dany Wattebled appelle l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur la décision annoncée par la direction de Thalys, le 28 février 2018, de supprimer la desserte de ses trains à Lille à compter de 2019 : ce sont ainsi quatre liaisons quotidiennes qui vont disparaître.
Inaugurée en 2014, cette liaison reliant Lille à Amsterdam via Bruxelles, concerne aujourd'hui quotidiennement plus de 300 usagers, lesquels usagers ont déjà été pénalisés par l'instauration de quotas de voyageurs sur la ligne Bruxelles - Lille, par Eurostar, en 2017.

Il constate que cette décision de suppression a été prise unilatéralement sans concertation avec les territoires concernés et les usagers. Or, si elle était actée, une telle mesure serait particulièrement inquiétante et pénalisante pour la métropole lilloise, la région et les usagers. Ce serait en effet un signal très négatif adressé au monde économique et à ses acteurs puisque cette suppression qui aurait pour effet de « faire disparaître Lille des radars européens », ne sera pas sans avoir de graves conséquences économiques, et partant, bien évidemment sur l'emploi.

Thalys justifie sa décision par la faiblesse du taux d'occupation moyen sur ces quatre trains et par la diminution du trafic depuis 2015. De son côté, le conseil économique, social et environnemental régional des Hauts-de-France (CESER), souligne qu'en 2017 Thalys a transporté 7,2 millions de voyageurs entre la France, la Belgique et les Pays-Bas, que la fréquentation de la ligne Paris-Amsterdam a progressé de 6 % et que cette compagnie ferroviaire, filiale à 60 % de la SNCF et à 40 % de la société des chemins de fer belge (SNCB), a publié un chiffre d'affaires record pour 2017 de 509 millions d'euros, en hausse de 11 %.

Il s'étonne aussi de cette décision de supprimer ces lignes alors que la SNCF s'apprête à une rénovation de grande ampleur de la gare Lille-Europe, et s'inquiète tout particulièrement de l'important report modal vers la route que va provoquer ce choix, lequel va à l'encontre des objectifs écologiques affichés par le Gouvernement.

Il lui rappelle que la dimension européenne de la métropole de Lille ne cesse de s'affirmer : métropole européenne, deuxième université francophone du monde, nombreuses entreprises internationales et laboratoires de recherche, en 2020 capitale mondiale du design…

C'est pourquoi il partage pleinement l'inquiétude du CESER des Hauts-de-France sur ce coup porté à la dimension internationale de la métropole lilloise dont le rayonnement bénéficie à toute la région.

Aussi, il la remercie de bien vouloir lui faire part de son appréciation sur cette question et des mesures qu'elle entend prendre pour amener Thalys à revoir cette décision de suppression de la desserte Lille.

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Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 23/08/2018

La principale raison d'être de Thalys est de développer une mobilité internationale de longue distance entre les Pays-Bas, l'Allemagne, la Belgique et la France. Avec un parc de 26 rames pour parcourir tous les jours ces quatre pays, l'enjeu majeur auquel est confronté Thalys est d'optimiser son offre par rapport aux besoins. La réorganisation de son plan de transport pour l'exercice 2019 s'inscrit dans ce cadre. En ce qui concerne la liaison directe Lille-Amsterdam, Thalys constate une chute régulière de la fréquentation depuis son ouverture en avril 2014, avec 22 % de voyageurs en moins par rapport à 2015. Malgré une politique tarifaire incitative (80 % de petits prix au départ de Lille contre 30 % en moyenne sur l'ensemble des liaisons du réseau Thalys), la demande reste très faible sur cette liaison (taux d'occupation moyen des trains de 25 %). Face à cette situation, Thalys a décidé de ne pas renouveler cette offre de transport en 2019. En parallèle, les liaisons entre Lille et Amsterdam avec correspondance (en gare de Bruxelles-Midi) présentent un réel intérêt pour les voyageurs, notamment en raison de fréquences plus adaptées à leurs besoins (en moyenne 15 liaisons entre Lille et Bruxelles, puis 14 entre Bruxelles et Amsterdam), incluant la possibilité d'aller-retours dans la journée. De plus, grâce aux correspondances bien organisées, les temps de parcours restent sensiblement identiques, avec un temps total compris entre 2h30 et 3h (selon les horaires) contre 2h35 par la liaison directe. Les liaisons ferroviaires entre les Pays-Bas et la France relèvent de relations internationales et tout opérateur intéressé peut proposer un service de transport de voyageurs entre ces territoires.

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