Question de Mme PRUNAUD Christine (Côtes-d'Armor - CRCE) publiée le 26/04/2018

Mme Christine Prunaud attire l'attention de Mme la secrétaire d'État, auprès du Premier ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes sur l'inquiétante pénurie de gynécologues dans les Côtes-d'Armor et dans notre pays.

D'après le conseil national de l'ordre des médecins, de 2007 à 2017, dans les Côtes-d'Armor, a été observée une diminution de plus de la moitié des gynécologues. Actuellement y exercent à peine deux gynécologues pour 100 000 femmes ; c'est inférieur à la moyenne nationale qui est déjà peu élevée et les prévisions ne feront qu'accentuer cette pénurie sur notre territoire. Cette situation dramatique reflète les inquiétudes nationales : pour la période 2007-2017 en France, c'est presque la moitié (- 41,6 %) de gynécologues en moins. D'ici à 2025, on estime qu'ils ne seront plus que 531 (pour 1 136 en activité aujourd'hui).

Cette pénurie reflète une inégalité entre femmes et hommes face à la santé qui s'accentue chaque jour dans notre pays. Si les femmes ont des difficultés (temps d'attente pour obtenir un rendez-vous, consultations très éloignées du lieu de vie, tarifs exorbitants...) à assurer des suivis pour la prise de contraception, les frottis, l'accompagnement de la ménopause ou les troubles bénins, c'est leur santé qui est aujourd'hui en grave danger.

C'est pourquoi elle lui demande si elle envisage des mesures pour que cette discipline dévouée à la santé des femmes ne vienne pas à disparaître dans notre pays.

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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 24/05/2018

Le nombre de postes offerts en gynécologie médicale à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) de médecine a plus que doublé entre 2012 et 2016. Pour l'exercice 2017, l'arrêté du 6 juillet 2017 a fixé ce nombre à 64 au titre de l'année universitaire 2017-2018. Ce volume de postes a été déterminé en lien avec l'observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), qui a émis ses propositions du nombre d'internes à former sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins locaux tout en préservant la qualité de la formation. L'ONDPS a ainsi préconisé l'ouverture de 65 postes de gynécologie médicale à l'issue des ECN 2017. Aussi, dans un contexte où le nombre de postes à ouvrir s'est révélé sensiblement moins important que ce qui avait été envisagé, compte-tenu d'un nombre d'étudiants présents aux épreuves inférieur à ce qui était pressenti, il a été néanmoins prévu de préserver certaines spécialités, dont la gynécologie médicale. Le nombre de postes a donc été fixé à 64, soit une diminution d'une seule unité par rapport aux propositions de l'ONDPS, afin de s'approcher au plus près des préconisations de l'observatoire et des demandes des acteurs locaux.

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