Question de Mme DINDAR Nassimah (La Réunion - UC) publiée le 19/04/2018

Mme Nassimah Dindar attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur l'avenir de l'industrie réunionnaise.

Les industriels réunionnais ont récemment présenté leur feuille de route pour les dix ans à venir.

Deux axes de travail ont ainsi été fixés : tout d'abord, améliorer la compétitivité des entreprises pour qu'elles soient leaders sur le marché local et, d'autre part, singulariser la production par l'innovation.

Ces deux priorités ont été édictées alors que les aides financières (taxe sur la valeur ajoutée non perçue récupérable - TVA NPR, crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi - CICE) sont en pleine refonte et que le Gouvernement va bientôt rendre ses arbitrages.

Il est nécessaire de remettre l'industrie, au centre des politiques publiques.

Avec 15 000 salariés et 4 000 entreprises répertoriées, le secteur industriel réunionnais pèse plus de 3,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit 7 % du PIB réunionnais (l'industrie pèse 10 % du PIB national). Ce secteur compte donc.

Or, il faut améliorer la compétitivité des industriels sur le marché réunionnais, notamment en améliorant leurs performances, avant de se lancer dans l'exportation.

Elle lui demande quels outils il peut mettre à la disposition des industriels de La Réunion afin de soutenir leurs actions et les aider à s'ouvrir à d'autres marchés.

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Réponse du Ministère de l'économie et des finances publiée le 09/08/2018

La politique gouvernementale, en matière de soutien aux filières et à l'innovation, constitue un levier essentiel pour favoriser la compétitivité des entreprises françaises. L'approche par filières est nationale et le Gouvernement a souhaité donner, dans ce contexte, une nouvelle impulsion au conseil national de l'industrie (CNI). Les comités stratégiques de filières (CSF) sont réorganisés dans le but de faire travailler les donneurs d'ordre et les sous-traitants, avec les syndicats professionnels, l'État et les collectivités territoriales. Les sujets transverses, tels que le numérique et l'international, seront traités au sein de deux comités de pilotage spécifiques au sein du CNI. Au plan régional, la région, avec l'appui de la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIECCTE), a identifié les filières stratégiques pour le territoire. Elle a notamment amorcé la structuration de la filière numérique, à travers la création d'une instance régionale de structuration de la filière et par le salon NxSE, organisé par l'association Digital Réunion, qui participe à la promotion de celle-ci. Des travaux de structuration de la filière aéronautique ont également été menés par la DIECCTE, en partenariat avec la direction générale de l'aviation civile (DGAC). En termes de financement, le programme des investissements d'avenir (PIA3) comporte des mesures permettant de soutenir l'innovation et la transformation des filières, notamment via son volet régionalisé. 500 M€ sont disponibles pour permettre un co-financement État/Région de projets structurants pour un territoire. La Réunion a ainsi fléché 1 M€ (total État/Région) sur le « concours d'innovation », et 2 M€ (total État/Région), sur la transformation des filières. Des appels à projets régionaux ont été lancés. Le PIA3 national peut, également, être mobilisé pour soutenir des projets de plus grande envergure. À titre d'illustration, à La Réunion, le projet Réuniwatt sur les énergies renouvelables fait partie des projets sélectionnés au « concours d'innovation » national. Parallèlement, le Livre Bleu, résultant des assises des Outre-mer, rappelle les ambitions de politiques économiques en faveur du soutien à l'innovation, à la transformation numérique des entreprises, au développement des infrastructures numériques (fixes et mobiles) dans les territoires et au développement du tourisme. Enfin, sur le volet des aides aux entreprises, le Livre Bleu rappelle l'ambition du Gouvernement d'un écosystème économique plus lisible, plus compétitif et plus performant. Cet objectif devrait se traduire, notamment, par une réforme nationale du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), dont les paramètres ultramarins devront être précisés, mais aussi par la réforme du zonage (zone franche d'activité (ZFA), zone de revitalisation rurale (ZRR), zone franche urbaine (ZFU) ) pour conserver un dispositif unique plus lisible.

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