Question de Mme BRUGUIÈRE Marie-Thérèse (Hérault - Les Républicains-A) publiée le 12/04/2018

Mme Marie-Thérèse Bruguière attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur la possible fermeture de toutes les dessertes auto-train du sud-ouest - Biarritz, Bordeaux, Brive, et Toulouse - ainsi que celles de Briançon, Lyon et Narbonne, soit sept des douze relations alors existantes. Aujourd'hui, les sept liaisons menacées ont été effectivement supprimées le 10 décembre 2017 et, à ce jour, seules subsistent les dessertes d'Avignon, Marseille, Toulon, Fréjus-Saint Raphaël et Nice, avec un service diminué et, pour la saison d'été, il vient d'être annoncé une nouvelle desserte, temporaire, celle de Perpignan.

Elle souhaiterait donc avoir plus de précisions sur les intentions du Gouvernement en la matière et notamment la pérennisation du dispositif auto-train et la possibilité d'adapter les cadencements lors des périodes estivales en zone touristique.

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Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 05/07/2018

Le service auto-train proposé par SNCF Mobilités présente des avantages sur le plan environnemental et en termes de sécurité routière. Toutefois, ce service, s'appuyant initialement sur la circulation des trains de nuit, a connu une baisse d'activité considérable depuis une quarantaine d'années. L'érosion progressive du trafic est liée au développement de la grande vitesse ferroviaire qui a considérablement renforcé l'intérêt du train par rapport à la voiture sur les destinations desservies par TGV. Cette tendance s'est confirmée ces quatre dernières années tant au niveau du chiffre d'affaires que du nombre de véhicules transportés avec une diminution d'activité de 13 % depuis 2013. Une augmentation des prix a déjà été réalisée. Elle s'est avérée largement insuffisante pour redresser la situation économique de ce service qui est aujourd'hui fortement déficitaire. En 2016, auto-train a perdu un peu moins de 10 millions d'euros, soit l'équivalent de son chiffre d'affaires. Les charges se rapportant à ce service sont, en effet, fixes pour les trois-quarts d'entre elles (le premier poste de charges étant le sillon c'est à dire le coût d'utilisation de l'infrastructure ferroviaire) alors que l'activité est d'ores et déjà très saisonnière (70 % entre juin et septembre). Dans ces conditions, alors qu'elle devra de plus en plus intervenir dans un contexte concurrentiel, il ne saurait être reproché à SNCF Mobilités de prendre les mesures nécessaires pour limiter les pertes occasionnées par ce service. Elle a donc décidé de le restreindre aux destinations les plus demandées soit Avignon, Marseille, Toulon, Fréjus et Nice. Ce dossier, certes dans le cas d'un marché de niche, illustre les enjeux environnementaux et les contraintes financières du transport ferroviaire. Le Gouvernement est déterminé, à travers le nouveau pacte ferroviaire français, à réformer le système de transport ferroviaire, pour le rendre à la fois économiquement efficace, plus performant en matière de qualité de service et essentiel à la réalisation de la transition écologique. Dans ce cadre, l'enjeu est que ce type de services, quand il répond à un besoin, trouve un équilibre d'exploitation qui permette à des opérateurs de se positionner. 

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