Question de M. HUGONET Jean-Raymond (Essonne - Les Républicains) publiée le 06/04/2018

Question posée en séance publique le 05/04/2018

M. Jean-Raymond Hugonet. Ma question s'adresse à M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.

Le 21 février dernier, le tribunal administratif de Paris annulait l'arrêté pris par Mme la maire de Paris fermant à la circulation les voies sur berges de la rive droite de la Seine –une décision prise au mépris du plan de déplacements urbains d'Île-de-France, dont le périmètre a été fixé à l'échelon du territoire régional. (Huées sur des travées du groupe Les Républicains.) Est-il besoin de rappeler ici que cette décision a été prise malgré l'avis défavorable de la commission d'enquête et l'opposition de la majorité des riverains ?


M. David Assouline. Ce n'est pas vrai !


M. Jean-Raymond Hugonet. Aujourd'hui, à l'heure où le débat sur le périmètre exact du Grand Paris fait rage, ce triste épisode de la fermeture des voies sur berges apporte la preuve concrète que c'est bien la région qui fait métropole.

En effet, les Franciliens sont tous concernés par cette décision aveugle et dogmatique. Pour eux, les conséquences ne se sont pas fait attendre. Autour de la capitale, les temps de trajet ont bondi. Ainsi, les habitants de l'Essonne, territoire que je représente au Sénat, mettent aujourd'hui près d'une heure trente pour venir travailler à Paris, contre une heure auparavant.


Mme Sophie Primas. Trois heures avec les grèves !


M. Jean-Raymond Hugonet. Pour qui ? Pour quoi ? La qualité de l'air s'est-elle améliorée ? Non ! Le bruit a-t-il diminué ? (Non ! sur les travées du groupe Les Républicains.) Merci, chers collègues ! (Sourires sur les mêmes travées.)

Monsieur le ministre, nous défendons, dans cet hémicycle, le principe de réalité. Nous plaidons pour le droit à l'expérimentation selon une formule simple et pragmatique : ce qui fonctionne doit être conservé, ce qui ne fonctionne pas doit être abandonné ! Eh bien il est grand temps de rouvrir les voies sur berges à la circulation et d'engager une véritable concertation au niveau régional ! (Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.) Pour sa part, la présidente de la région d'Île-de-France, Valérie Pécresse, y est prête. (Bravo ! sur des travées du groupe Les Républicains.) Elle a même déjà fait des propositions concrètes.

Monsieur le ministre, que comptez-vous faire pour que soit respecté le plan de déplacements urbains d'Île-de-France et que cesse enfin ce qui est devenu un véritable problème d'ordre public ? (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées du groupe Union Centriste.)


M. Ladislas Poniatowski. Très bonne question ! Excellent argumentaire !

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Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 06/04/2018

Réponse apportée en séance publique le 05/04/2018

M. Nicolas Hulot, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le sénateur Hugonet, je vais vous dire ce que je vais faire, mais aussi ce que je ne vais pas faire ! Plutôt que d'opposer les initiatives les unes aux autres, je vais les additionner, les coordonner et les évaluer.

Je sais les désagréments que vous évoquez, et le ressenti fait foi. Je constate néanmoins que, selon l'agence Airparif – et croyez-moi, je prends les chiffres avec beaucoup de prudence ! –, la qualité de l'air s'est nettement améliorée à Paris et en Île-de-France. (Mmes Victoire Jasmin et Marie-Pierre de la Gontrie applaudissent. – Exclamations sur des travées du groupe Les Républicains.)

M. David Assouline. Exactement !

Mme Sophie Primas. Cela n'a rien à voir !

M. Nicolas Hulot, ministre d'État. La situation s'est donc améliorée – vous me direz que la marge de manœuvre était grande ! –, mais ce n'est pas qu'un problème de transports et de mobilité ; c'est aussi une question de santé publique et d'environnement.

Mme Sophie Primas. Cela ne marche pas !

M. David Assouline. Si, ça marche !

M. Nicolas Hulot, ministre d'État. Je comprends l'exaspération de certains, mais j'aimerais qu'elle soit mesurée à l'aune d'un fléau qui cause 36 000 décès prématurés chaque année en France.

Mme Sophie Primas. Cela ne marche pas !

M. Nicolas Hulot, ministre d'État. J'ai reçu la semaine dernière quatorze feuilles de route de territoires où la situation n'est pas satisfaisante en termes de qualité de l'air.

M. Ladislas Poniatowski. Heureusement que le ridicule ne tue pas !

M. Nicolas Hulot, ministre d'État. J'en ferai une synthèse et j'y ajouterai, la semaine prochaine, celle du Gouvernement. J'invite évidemment l'ensemble des acteurs à dialoguer, car seule une approche collégiale permettra d'être efficaces. Oui à l'expérimentation, oui à l'évaluation ; laissez aussi un peu de temps à la démonstration ! (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche et du groupe socialiste et républicain, ainsi que sur des travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.)

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