Question de M. SAVARY René-Paul (Marne - Les Républicains) publiée le 06/04/2018

Question posée en séance publique le 05/04/2018

M. René-Paul Savary. Je souhaitais interroger Mme la ministre des solidarités et de la santé au nom d'Alain Milon, qui n'a pu être présent en raison des problèmes de transport, et de la commission des affaires sociales. Cette question concerne la prise en charge des insuffisances rénales chroniques, notamment à La Réunion, où un centre de dialyse connaît des dysfonctionnements manifestes. Nous l'avions déjà posée voilà quelques mois, lors de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018, mais nous n'avons toujours pas reçu de réponse et elle reste d'actualité.

On constate des difficultés de prise en charge des malades dans les hôpitaux. Ainsi, au CHU de Toulouse, plus de 200 000 incidents ont été signalés en quelques années. L'activité augmente, mais les moyens diminuent. La branche maladie de la sécurité sociale enregistre un déficit de 4,9 milliards d'euros, alors qu'on la disait à l'équilibre il y a peu de temps encore.

Mes questions sont précises : quelle est la stratégie de l'État en vue d'assurer une meilleure prise en charge de l'insuffisance rénale chronique, afin notamment de réaliser des économies ? Quels actes le Gouvernement a-t-il posés à la suite du scandale du centre de dialyse de l'AURAR, à La Réunion ?

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement publiée le 06/04/2018

Réponse apportée en séance publique le 05/04/2018

M. Christophe Castaner, secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement. Monsieur le sénateur Savary, permettez-moi de tenter, en toute humilité, de vous répondre en lieu et place de Mme la ministre des solidarités et de la santé, qui connaît évidemment mieux cette question que moi.

Dans quelques semaines, Mme Buzyn fera une communication spécifique sur ce sujet. Les maladies rénales chroniques concernent 5,7 millions de Français. Il n'y a pas un membre de cette assemblée qui ne connaisse une personne directement touchée par ces pathologies, qui sont bien connues mais pas toujours accompagnées comme elles devraient l'être. C'est pourquoi le Gouvernement entend se mobiliser sur ce sujet.

Nous savons quels sont les principaux risques associés au diabète : les maladies cardio-vasculaires et l'obésité. Cette pathologie, trop souvent silencieuse, évolue, hélas, vers des insuffisances rénales chroniques. Pour les populations à risque, les conséquences peuvent être dramatiques en l'absence de dépistage et de prise en charge.

Il est donc essentiel que nous puissions mettre en place une politique de prévention, pour écarter ce risque d'aggravation et d'évolution vers l'insuffisance rénale chronique. Par ailleurs, pour le traitement de celle-ci, l'ensemble des modalités possibles, c'est-à-dire la greffe et la dialyse, doivent être envisagées, mais sans jamais négliger la prévention. Chacun ici sait que, si notre système de soins est particulièrement performant, il laisse trop souvent de côté cette dimension.

La Haute Autorité de santé estime, dans sa dernière étude, que la greffe rénale constitue, dès qu'elle est possible, la stratégie de traitement la plus efficiente, y compris pour des patients relativement âgés, à rebours du discours qui était tenu voilà quelques années. Il est indispensable d'accentuer la concertation entre les professionnels, tout particulièrement afin de déterminer la meilleure option thérapeutique dès le démarrage du traitement ou sa suppléance. Il faut également améliorer l'information sur les modalités de traitement existantes, ainsi que l'éducation thérapeutique. Enfin, il convient de renforcer la prise en charge en amont. Tout cela devrait permettre, monsieur le sénateur, de limiter ou de retarder la survenue de la suppléance et de réduire le recours à la dialyse en urgence.

Je le répète, Mme la ministre des solidarités et de la santé fera très prochainement des annonces en vue d'améliorer la prévention de la maladie, mais aussi de conforter l'accompagnement des patients. (M. Julien Bargeton applaudit.)

M. le président. La parole est à M. René-Paul Savary, pour la réplique.

M. René-Paul Savary. Je vous remercie, monsieur le secrétaire d'État. Vous avez évoqué avec beaucoup de talent les difficultés de la prise en charge de l'insuffisance rénale chronique, mais c'est la seconde fois que nous n'obtenons pas de réponse à notre question précise. Nous serons très attentifs aux annonces de Mme la ministre des solidarités et de la santé. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées du groupe Union Centriste.)

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