Question de M. KANNER Patrick (Nord - SOCR) publiée le 29/03/2018

M. Patrick Kanner attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur la suppression des arrêts du Thalys à Lille-Europe dès 2019 sur la ligne Paris - Amsterdam.

Thalys International a annoncé, via un communiqué en date du 28 février 2018, la volonté de la société de ne plus desservir Lille-Europe sur la ligne qui fait la liaison dans les deux sens entre Paris et Amsterdam. La raison économique invoquée ne saurait satisfaire les usagers qui empruntent quotidiennement une des quatre liaisons journalières inaugurées en 2014. Ce sont plus de 200 abonnés et 300 « navetteurs » qui seront pénalisés par cette décision unilatérale. Les solutions proposées par Thalys qui conseille de se tourner vers le TGV, l'Eurostar ou d'effectuer un changement de train à Bruxelles pour ceux qui souhaitent se rendre à Amsterdam ne peuvent satisfaire les usagers pour lesquels ces alternatives risquent de peser très lourdement sur leurs vies privées en ne proposant que des horaires difficilement compatibles avec une activité professionnelle à Bruxelles ou Amsterdam et un nombre de liaisons diminué.

Il s‘étonne que cette initiative, dont l'origine semble être un rapport d'activité de la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) produit en début d'année 2018, n'a pas été combattue par l'État, actionnaire majoritaire de la SNCF, qui est elle-même actionnaire à hauteur de 60 % de Thalys International, contre 40 % pour la SNCB.

Outre les difficultés que cette décision produira pour les Lillois et les personnes originaires du nord de la France travaillant à Bruxelles ou Amsterdam, c'est l'attractivité économique de toute une région qui est menacée. En évitant Lille, la société Thalys lui dénie son rôle de capitale économique et culturelle au cœur de l'Europe.

Il souhaite donc savoir, au moment ou la défense de l'idéal européen par la France est plus importante que jamais, quelles sont les actions qu'elle compte entreprendre pour que Thalys International revienne sur sa décision et continue ainsi de permettre aux Européens de travailler et de se déplacer librement.

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Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 28/02/2019

La principale raison d'être de Thalys est de développer une mobilité internationale de longue distance entre les Pays-Bas, l'Allemagne, la Belgique et la France, dans le but de créer une alternative efficace au mode aérien. En ce qui concerne la liaison directe Lille – Amsterdam, Thalys constate une chute régulière de la fréquentation depuis son ouverture en avril 2014, avec 22 % de voyageurs en moins par rapport à 2015. Malgré une politique tarifaire incitative (80 % de petits prix au départ de Lille contre 30 % en moyenne sur l'ensemble des liaisons du réseau Thalys), la demande reste très faible sur cette liaison (le taux d'occupation moyen des trains est de 25 %). Face à cette situation, Thalys a décidé de ne pas renouveler cette offre de transport en 2019. En parallèle, les liaisons entre Lille et Amsterdam avec correspondance (en gare de Bruxelles-Midi) présentent un réel intérêt pour les voyageurs, notamment en raison de fréquences plus adaptées à leurs besoins (en moyenne quinze liaisons entre Lille et Bruxelles, puis quatorze entre Bruxelles et Amsterdam), incluant la possibilité d'aller-retours dans la journée. De plus, grâce aux correspondances bien organisées, les temps de parcours restent sensiblement identiques, avec un temps total compris entre 2 h 30 et 3 h (selon les horaires) contre 2 h 35 par la liaison directe. Enfin, il convient de noter que les liaisons ferroviaires entre les Pays-Bas et la France relèvent de relations internationales qui sont ouvertes à la concurrence. Ainsi, tout opérateur intéressé peut proposer un service de transport de voyageurs entre ces territoires.

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