Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 29/03/2018

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la progression très rapide de la myopie dans le monde.
Dans un article de mai 2012 publié dans The Lancet et sobrement intitulé « Myopia », le professeur Ian G. Morgan alertait déjà sur la prévalence de plus en plus importante de la myopie, notamment chez les jeunes Asiatiques. Le documentaire « Demain, tous myopes ? », diffusé sur Arte en janvier 2018, fait le point sur ce qu'il convient désormais de qualifier d'épidémie. En effet, en Europe, en Russie et en Amérique du Nord, 50 % des habitants souffrent d'une mauvaise vision de loin, ce taux atteignant jusqu'à 65 % en Asie et même 80 % en Chine. Ce qui est particulièrement alarmant, c'est que le taux d'enfants myopes a doublé dans certains pays en seulement deux générations. Or, la myopie peut évoluer vers des affections visuelles plus sévères, comme le glaucome, et même aboutir à la cécité. Sa récente expansion semble due à la combinaison de deux facteurs : le temps passé à voir de près et le manque de lumière du jour. En effet, la lumière du soleil produit une hormone, la dopamine, qui maintient la forme ronde du globe oculaire.
En conséquence, il lui demande s'il ne conviendrait pas de freiner la survenue de la myopie chez les plus jeunes en encourageant l'exposition, deux heures par jour, à la lumière naturelle.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 30/01/2020

Chez l'enfant, le dépistage des troubles visuels, en particulier des troubles de la réfraction, responsables de difficultés scolaires et de gêne dans la vie courante, reste de première importance du fait de leur prévalence élevée (20 %). Une myopie peut être diagnostiquée lors des examens médicaux réalisés régulièrement au cours de l'enfance qui ont pour objet, entre autres, le dépistage précoce des anomalies ou déficiences, notamment sensorielles, et dont, dans tous les cas, le résultat doit être consigné dans le carnet de santé de l'enfant. Le redéploiement après six ans de trois des examens obligatoires de l'enfant, depuis mars 2019, favorisera le dépistage des myopies apparaissant après la première enfance. Mais, la prévention intervient avant le dépistage. Ces dernières années, plusieurs publications scientifiques ont fait état de l'efficacité d'un certain nombre d'interventions auprès d'enfants d'âge scolaire notamment en augmentant le temps passé à l'extérieur.Cette préoccupation doit être prise en compte dans une approche globale axée sur une meilleure hygiène de vie incluant notamment la lutte contre la sédentarité, la promotion de l'activité physique : sports, déplacements… et la limitation de l'exposition aux écrans, en lien avec les questions de nutrition et de sommeil. Cette approche implique également une augmentation du temps passé à l'extérieur lors d'activité scolaires ou extrascolaires.La promotion des environnements et comportements favorables à la santé dès le plus jeune âge est au coeur du plan Priorité Prévention, premier axe de la Stratégie Nationale de santé portée par le Gouvernement pour les prochaines années. L'école promotrice de santé joue un rôle essentiel via des actions éducatives intégrées au cursus scolaire mais également par des actions complémentaires telles que le rôle des ambassadeurs élèves et de la mallette des parents. Des actions visant le développement de l'activité physique à l'école sont en cours de déploiement sur le territoire national.

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