Question de Mme COHEN Laurence (Val-de-Marne - CRCE) publiée le 29/03/2018

Mme Laurence Cohen interroge Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l'avenir de deux structures de soins en pédopsychiatrie, dans le nord de l'Essonne (91).
Depuis plusieurs semaines, des menaces de délocalisation pèsent sur le centre médico-psychologique (CMP) de Chilly-Mazarin et sur l'unité d'accueil familial thérapeutique (UAFT) de Sainte-Geneviève-des-Bois, qui seraient transférés dans une zone d'activités industrielles à Champlan, difficile d'accès.
Outre le manque de concertation, les personnels soignants et les patients sont inquiets de voir disparaître ces structures de proximité qui prennent en charge des enfants et des adolescents présentant des difficultés scolaires, des troubles de l'attention et de la concentration, des troubles autistiques, des difficultés de comportement, des signes de souffrance psychique…
Regrouper dans un même pôle toutes ces structures pour des raisons purement financières mettrait à mal la psychiatrie de secteur, tout le travail de lien que les professionnels ont tissé avec des associations, avec des partenaires locaux, avec la communauté éducative, indispensables dans l'accompagnement et le suivi de ces enfants.
Alors que ces structures sont connues par la population, notamment parce qu'elles sont situées en cœur de ville, les délocaliser risquerait d'éloigner les familles de l'accès aux soins auxquels elles ont droit.
C'est pourquoi elle lui demande comment elle entend intervenir pour que ces structures de proximité soient maintenues sur place, et ce dans l'intérêt des patients, et dans le respect du travail mis en place depuis de nombreuses années par les équipes soignantes.
Elle rappelle que malheureusement le cas de l'Essonne n'est pas isolé, et que de nombreuses structures de proximité en pédopsychiatrie et en psychiatrie sont mises en difficulté par les mêmes logiques, à l'opposé de la psychiatrie de secteur.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 21/06/2018

La psychiatrie et la santé mentale constituent une priorité de la ministre des solidarités et de la santé, inscrite dans la stratégie nationale de santé et traduite au sein d'un plan d'action de 12 mesures prioritaires présentées lors du Congrès de l'Encéphale le 26 janvier 2018. Parmi ces mesures prioritaires figure la réaffirmation de la psychiatrie de secteur qui, conformément à la loi, garantit l'accès aux soins de proximité et la continuité des prises en charge. L'importance des secteurs de psychiatrie dans l'organisation des parcours de soins en proximité a également été rappelée par le décret n°  2017-1200 du 27 juillet 2017 relatif aux projets territoriaux de santé mentale. Les centres médico-psychologiques constituent le pivot de la prise en charge ambulatoire de proximité des personnes souffrant de troubles psychiques. Aussi leur place a vocation à être renforcée. Les mesures de préservation du budget de la psychiatrie et de réduction des inégalités d'allocation des ressources entre les régions et entre les établissements prévues dans le plan d'action ministériel doivent permettre aux établissements de mieux répondre aux besoins de la population en développant les prises en charge ambulatoire au sein et à partir des centres médico-psychologiques. Concernant la situation dans le département de l'Essonne, le site choisi par l'établissement public de santé (EPS) Barthélémy Durand pour la relocalisation des deux structures se situe à 2 km du site de Chilly-Mazarin et sera accessible par bus. Il comportera un parking et un accès au rez-de-chaussée pour les personnes à mobilité réduite. Si l'établissement se voit contraint à un déménagement en raison de la perte prochaine du local actuel du centre médico-psychologique (CMP), l'accès aux soins de proximité n'est pas menacée.

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