Question de Mme PEROL-DUMONT Marie-Françoise (Haute-Vienne - SOCR) publiée le 01/03/2018

Mme Marie-Françoise Perol-Dumont attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la nécessité de la mise en place d'un plan national de prévention et de lutte contre l'ostéoporose.
Avec 393 000 fractures ostéoporotiques en France en 2010, l'ostéoporose reste pourtant aujourd'hui une maladie méconnue et sous-estimée, alors que 4,1 millions de femmes âgées de plus de 50 ans subissent au moins une fracture de ce type au cours de leur vie et que 44 % des personnes affectées déplorent un impact sur leur activité physique et 54 % sur leur moral.
À ce jour, cette maladie représente pour la caisse nationale d'assurance maladie un coût de 1,1 milliard d'euros, atteignant 4,8 milliards si on y intègre les placements en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et la valorisation monétaire des pertes en qualité de vie dues aux fractures ; à l'horizon 2025, en prenant en compte le vieillissement de la population, le nombre de fractures atteindrait 491 000, entraînant une hausse de 26 % des coûts. La mise en place d'un plan de santé publique semble donc plus que nécessaire. Elle lui demande donc son opinion sur cette problématique et comment le Gouvernement entend y répondre.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 12/07/2018

L'ostéoporose est effectivement une maladie aux conséquences importantes, plus de 150 000 personnes seraient hospitalisées selon la caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) pour fractures chaque année et le coût est estimé à 1,1 milliard d'euros. En réponse, le ministère a pris plusieurs mesures pour lutter contre l'ostéoporose et ses conséquences. La Haute autorité de santé met également à disposition des professionnels de santé des recommandations de prise en charge et de traitement de l'ostéoporose. La CNAM a instauré le programme PRADO « Fragilité osseuse », qui permet de renforcer la prise en charge des personnes à risque et de contribuer à diffuser les recommandations de bonnes pratiques parmi les professionnels. La prévention de l'ostéoporose est par ailleurs essentielle. Elle repose sur des mesures hygiéno-diététiques et la lutte contre les facteurs de risque connus : activité physique, un apport suffisant en calcium et vitamine D, sevrage tabagique et maîtrise de la consommation alcoolique, maintien d'un poids et d'une corpulence dans les normes. Ces mesures non spécifiques font l'objet d'actions dans le cadre des plans de santé publique tels que le plan national nutrition santé ou le programme national de réduction du tabagisme (notamment des outils et informations diffusés au public et aux professionnels par l'agence nationale de santé publique (ANSP) ainsi que dans le programme « Pour bien vieillir » mené par les caisses de retraite avec l'appui de Santé Publique France. D'après les données collectées et analysées par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques dans son rapport 2017 sur l'état de santé de la population en France, le suivi des hospitalisations pour fracture du col du fémur, conséquence la plus grave de l'ostéoporose, montre une décroissance de son incidence standardisée. Cette évolution favorable peut être attribuée à la meilleure prise en charge de la maladie et aux effets de la prévention. Le Gouvernement entend donc renforcer plus particulièrement le champ de la prévention à travers la mise en œuvre de la stratégie nationale de santé.

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