Question de M. THÉOPHILE Dominique (Guadeloupe - LaREM) publiée le 29/03/2018

M. Dominique Théophile attire l'attention de M. le ministre de l'action et des comptes publics sur le traitement réservé par le Gouvernement au phénomène d'échouage des algues sargasses qui envahissent le littoral de l'archipel guadeloupéen et plus largement l'ensemble des Antilles françaises.

Aussi imprévisibles qu'envahissantes, les sargasses empestent la vie des Guadeloupéens et Martiniquais. Ces algues venues du Brésil, que les Caribéens ont découvertes en 2011, arrivent de façon encore plus massive depuis deux ans. Leur profusion est due aux changements climatiques, mais serait également imputable aux engrais utilisés par les agriculteurs qui jouxtent l'Amazone. En se déversant dans le célèbre fleuve d'Amérique du sud, ces engrais alimentent la prolifération de l'algue. Celle-ci emprunte ensuite les courants maritimes pour venir s'échouer sur les plages antillaises et caribéennes.

Entre l'été 2011 et la fin de l'année 2015, un premier épisode important d'échouage d'algues sargasses a touché l'ensemble des Antilles. Cet épisode s'est intensifié entre le mois d'avril 2014 et le mois d'octobre 2015. Puis plusieurs épisodes suivirent également de 2016 à 2018, période durant laquelle l'échouage est devenu massif et quasi-perpétuel causant ainsi des dommages environnementaux, économiques et sanitaires durables.

À ce jour, le ramassage de ces algues constitue le seul moyen d'action des autorités pour lutter contre ce fléau. Quant aux touristes, ils fuient les sargasses : à Marie-Galante par exemple plusieurs hôtels ont fermé. Un rapport de la chambre de commerce de l'industrie de Guadeloupe indique que le secteur du tourisme a subi une baisse de chiffre d'affaires de 40 % sur le premier semestre 2015 et que près de 400 entreprises ont été affectées par l'invasion des algues sargasses pour un préjudice global estimé à 5 millions d'euros.

Récemment, ce 7 mars 2018, la Martinique au quartier de Presqu'île au François et la Guadeloupe à Petit-Bourg sur l'anse Vinaigrie, ou encore à Saint-Félix au Gosier, ont subi une invasion massive de sargasses.
Au début du mois de février 2018, les repérages en mer soulignaient déjà que les sargasses étaient sur le point de revenir sur les côtes antillaises. Aujourd'hui, il faut bien s'en rendre compte en regardant les côtes de l'est de Basse-Terre, une nouvelle invasion massive d'algues sargasses est là.

Ainsi, il souhaiterait savoir si la dotation de l'État de 500 000 € prévue pour aider les communes à acquérir du matériel pour débarrasser leurs côtes de ces algues sera réellement effective.

Il souhaiterait également connaître ses modalités et, surtout au regard des coûts déjà imputés aux collectivités pour ces opérations anti-sargasses, savoir si elle sera en définitive suffisante.

En effet, depuis 2011, les collectivités territoriales ont dû faire face à cette catastrophe naturelle qui grève de façon importante et durable leur budget.

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