Question de M. CHAIZE Patrick (Ain - Les Républicains) publiée le 08/03/2018

M. Patrick Chaize appelle l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l'exercice de la profession d'orthophoniste dans l'Ain et la mise en cause de l'égalité d'accès aux soins pour tous les territoires.
Concernant plus spécifiquement la situation des postes salariés, force est de constater que, selon l'étude qui a été conduite par la délégation départementale de l'agence régionale de santé, il n'y aurait pas d'orthophoniste dans les hôpitaux de l'Ain, y compris au centre hospitalier de Bourg-en-Bresse qui compte pourtant des pôles de gériatrie, pédiatrie et de cancérologie. Les patients sortant de chirurgie d'oto-rhino-laryngologie (ORL) et souffrant de troubles de la voix ou de la déglutition ne sont ainsi pas pris en charge, de même que les patients âgés qui risquent des infections pulmonaires à cause de fausses routes alimentaires, ou les enfants dont un diagnostic pluridisciplinaire est nécessaire (troubles de la communication, du langage, de l'oralité).
Dans l'Ain, on note par ailleurs que la pyramide des âges des orthophonistes salariés est bien moins dynamique que celle des libéraux. Les installations en salariat étant peu fréquentes, il s'avère que de nombreux départs à la retraite en perspective ne seront pas remplacés.
En outre, si l'attractivité des postes salariés à l'hôpital est très faible, elle ne se révèle guère plus intéressante dans les autres établissements de santé dont les grilles sont basées sur celle des établissements publics. Or l'offre de soins en libéral ne suffisant déjà pas à satisfaire la demande, elle ne saura répondre au transfert des soins non pourvus dans les établissements.
L'insuffisance voire l'absence de soins sont dues à un réel problème d'attractivité des postes qui tient essentiellement à une inégalité de traitement des salaires des orthophonistes qui ont pourtant un niveau de diplômes, de compétences et de responsabilités équivalent à bac + 5. Or ils ne sont rémunérés que sur des grilles salariales de niveau bac + 2 ou 3. Cette sous-valorisation des postes d'orthophonie, alors même que les soins sont déjà en fort déficit, va à l'encontre des besoins des patients en matière de rétablissement de leurs capacités de communication, de langage, des fonctions oro-faciales et de la déglutition.
Aussi, dans un souci de rétablissement de l'accès aux soins pour tous les patients, il lui demande quelles dispositions le Gouvernement envisage de prendre et selon quelles échéances.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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