Question de Mme FÉRAT Françoise (Marne - UC) publiée le 22/02/2018

Mme Françoise Férat attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le parcours de santé des personnes ayant des troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA), dits troubles « dys ».
Les associations des personnes « dys » sont préoccupées par les parcours de soins. La formation des médecins pour dépister les troubles spécifiques du langage et des apprentissages et poser un diagnostic (en niveau 1) semble inexistante. Aucune spécialisation ne semble reconnue pour assurer un diagnostic pour les cas complexes et une coordination des soins (en niveau 2). D'autres manquements perturbent aussi le suivi et la prise en charge de ces personnes, soit du fait d'un manque de formation, soit d'un manque de personnel : manque de formation TSLA de la médecine scolaire, déserts médicaux et listes d'attentes pour un rendez-vous avec les orthophonistes, ergothérapeutes…, faible taux d'ouverture des services d'éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD)… De plus, la non-prise en charge financière des bilans et des rééducations provoque un reste à charge important pour les familles.
Elle lui demande quelles mesures compte prendre le Gouvernement pour assurer un parcours de santé efficient à ces personnes.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 24/05/2018

Les troubles « dys » se confondent souvent avec les difficultés liées à l'apprentissage à l'école et sont fréquemment découverts dans ce cadre. Ils ont des répercussions sur l'apprentissage et les enfants concernés ont le plus souvent besoin d'aménagements individualisés dans leur scolarité et leur vie sociale. La problématique des troubles « dys » est prise en compte dans le cadre de centres de référence avec des réponses passant par l'élaboration de guides à destination des parents, ainsi que par l'institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) et la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) pour l'élaboration de réponses aux besoins des personnes présentant des troubles spécifiques du langage, des praxies, de l'attention et des apprentissages. Ces réponses visent notamment à améliorer les connaissances des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) sur les troubles « dys » et à donner aux équipes pluridisciplinaires des MDPH et à leurs partenaires les éléments nécessaires pour l'évaluation des situations et l'identification des besoins. Très récemment, les troubles « dys » ont fait l'objet de recommandations de bonnes pratiques par la haute autorité de santé (HAS). Ils ont également été pris en compte dans le cadre de la refonte des nomenclatures des établissements et services médico-sociaux. Par ailleurs, la stratégie nationale de santé identifie le sujet des troubles « dys » dans le cadre des enjeux de prévention. Tous ces éléments traduisent la volonté du Gouvernement de mieux identifier et donc mieux accompagner les personnes souffrant de troubles « dys ». À l'école, dans la majorité des cas, les difficultés peuvent être prises en compte à travers des aménagements simples, définis et mis en place par l'équipe éducative (et ne nécessitant pas la saisine de la maison départementale des personnes handicapées), notamment dans le cadre d'un plan d'accompagnement personnalisé (PAP). L'aménagement de la scolarité peut également permettre l'intervention de professionnels extérieurs (professionnels de santé tels qu'orthophonistes) sur le temps scolaire. Enfin, les aménagements des examens et concours de l'enseignement scolaire et supérieur sont également possibles pour garantir l'égalité des chances entre les candidats. La commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) peut intervenir pour attribuer du matériel pédagogique, une aide financière, voire une aide humaine, ou proposer, en fonction de besoins spécifiques propres à chaque enfant le justifiant, une orientation vers un enseignement adapté.

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