Question de M. PRIOU Christophe (Loire-Atlantique - Les Républicains) publiée le 22/02/2018

M. Christophe Priou attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la situation des établissements de santé privés qui doivent faire face à des difficultés majeures étant donné la politique tarifaire appliquée sur l'ensemble du territoire. En effet, les baisses consécutives de tarifs depuis de nombreuses années, particulièrement depuis 2015, placent aujourd'hui de nombreux établissements de santé privés dans une situation critique avec des conséquences pénalisantes pour les établissements en ce qui concerne la sécurité de prise en charge des patients et la pérennité des emplois des entreprises. L'hôpital privé a connu depuis 2015 une baisse de 6 % des tarifs hospitaliers qui déterminent le montant des remboursements par l'assurance maladie pour les actes de soins effectués. Cette contrainte financière déstabilise l'équilibre économique du secteur. Les tarifs des établissements privés baissent alors que les charges augmentent. Compte tenu de cette situation, des établissements de l'agglomération nantaise peinent désormais à investir, embaucher et développer l'offre de soins. Sans inflexion de la politique tarifaire, l'accès aux soins de nombreux Français est menacé à cause de fermetures de services voire de cliniques, de l'allongement des délais d'attente, de l'augmentation des distances parcourues. Pourtant, l'hospitalisation privée partage la même mission que l'hôpital public : bien soigner. Il lui demande si le Gouvernement entend ajuster sa politique tarifaire pour préserver l'offre de soins et l'emploi dans les territoires afin de contenir les conséquences sanitaires et sociales qui pourraient s'avérer particulièrement néfastes pour cette région.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 23/08/2018

Les tarifs et dotations des établissements de santé pour l'année 2018 s'inscrivent dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 qui prévoit une progression des dépenses de l'assurance maladie au titre des établissements de santé de 2 %, soit 1,5 Mds d'euros, portant le total des dépenses à 80,7 Mds d'euros. Comme chaque année, le ministère des solidarités et de la santé a veillé à une répartition du taux de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM) « établissements de santé » la plus équilibrée possible entre les différents acteurs de l'hospitalisation. C'est dans un contexte économiquement contraint et avec l'objectif de respecter l'ONDAM 2018 qu'il a notamment été arbitré de limiter la baisse des tarifs de médecine chirurgie et d'obstétrique à -0,5% pour toutes les catégories d'établissement dont les établissements privés à but lucratif, avant prise en compte de l'impact des dispositifs fiscaux et sociaux (pacte de responsabilité, crédit d'impôt compétitivité emploi), soit un taux sensiblement plus favorable qu'en 2017 (-0,9%) et 2016 (-1%). De même, sur le champ de la psychiatrie, conformément aux engagements pris par le ministère des solidarités et de la santé de conforter les moyens de ce secteur et notamment des établissements du secteur privé lucratif, il a été arbitré de préserver les tarifs de ces derniers par une évolution stable avant reprise liée aux allégements fiscaux et dotation prudentielle. Les besoins des établissements de santé privés à but lucratif ont ainsi bien été pris en compte autant que possible dans un contexte contraint de progression de ressources.  Néanmoins, consciente de la contrainte réelle pesant sur les établissements de santé dont les établissements privés à but lucratif, la ministre chargée de la santé a souhaité engager une véritable transformation de l'ensemble du système de santé car les réformes à entreprendre ne peuvent s'insérer que dans une approche globale. Pour faire émerger les solutions portées par les acteurs du terrain, la ministre chargée de la santé a lancé des consultations qui s'étendront jusqu'à la fin de l'été et sont organisées en cinq grands chantiers structurants, dont un chantier exclusivement consacré à la réforme du financement des établissements de santé. Les réflexions issues de ces concertations seront très prochainement annoncées, et préciseront les grandes orientations de la stratégie de transformation de notre système de santé, dont la ministre veillera à ce qu'elles soient mises en œuvre dans les meilleures conditions et dans un calendrier resserré. Les enjeux pour notre système de santé sont majeurs, afin de faire face aux défis d'aujourd'hui et de préparer le système de santé de demain, en plaçant toujours le patient au centre des évolutions à venir.

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