Question de M. RAVIER Stéphane (Bouches-du-Rhône - NI) publiée le 08/02/2018

M. Stéphane Ravier attire l'attention de Mme la ministre de la culture quant à l'œuvre cinématographique, aujourd'hui en péril, de ce « monstre sacré » du cinéma français qu'est Marcel Pagnol.
En effet, les pellicules originales d'une dizaine de films du grand cinéaste provençal (dont « Topaze », « Angèle », « Regain » ou encore « la fille du puisatier ») se détériorent à tel point qu'elles pourraient n'être plus visionnables dans une quinzaine d'années.
Stéphane Ravier est convaincu que, comme lui, et comme tous les amoureux du cinéma et de la Provence, la ministre ne peut admettre une telle perte pour notre patrimoine national.
Au nom de tout ce que représente l'œuvre de Marcel Pagnol, au nom des millions de français et d'étrangers, toutes générations confondues, qui depuis 80 ans s'émerveillent devant les grandes fresques populaires que l'écrivain-cinéaste a voulu dépeindre, il en appelle à la mobilisation de « l'État-protecteur ».
Ce ne sont pas des œuvres figées dans le passé mais bien toute une histoire vivante de la Provence et, à travers elle de la France qui est chantée dans ces films où les géants du cinéma se sont bousculés, de Fernandel à Raimu, en passant par Charpin, Jacqueline Pagnol ou encore Orane Demazis, pour laisser des œuvres intemporelles, qui doivent être transmises aux nouvelles générations.
A l'initiative de Nicolas Pagnol, petit-fils de l'écrivain, une partie des films de Marcel Pagnol a déjà été sauvée, grâce à différents soutiens financiers. Comme le disait Pagnol à la fin du « château de ma mère », au début d'une phrase pleine d'une cruelle mélancolie mais d'une éprouvante réalité : « telle est la vie des hommes ». Nous ne pouvons laisser disparaître cette fresque.

Il lui demande de considérer tous les enjeux de cette affaire et souhaite connaître ses dispositions afin de sauvegarder ce patrimoine culturel inestimable.


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Réponse du Ministère de la culture publiée le 30/08/2018

Le ministère de la culture souhaite préserver le patrimoine cinématographique national, le rendre accessible à un large public et assurer sa transmission aux générations futures. Le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) a ainsi mis en place en 2012 un dispositif d'aide à la restauration et à la numérisation des œuvres cinématographiques de patrimoine. Ce dispositif permet d'accompagner et soutenir les ayants droit dans leurs démarches. En 2014, le CNC a accordé une aide de 370 000 € pour la restauration des films de la Trilogie Marseillaise de Marcel Pagnol : 130 000 € pour « Marius », 110 000 € pour « Fanny » et 130 000 € pour « César ». Ces subventions ont été octroyées à la Compagnie méditerranéenne de films-MPC de Nicolas Pagnol. Le public a pu découvrir ces films restaurés lors de la commémoration des 120 ans de la naissance de Marcel Pagnol. Il a aussi pu les redécouvrir en salles, dans plusieurs festivals : Cannes Classic, Festival Lumière à Lyon, Cinémathèque française à Paris, projection de prestige à Monaco en présence de Monseigneur Albert de Monaco, projection sur le vieux port de Marseille. Il a également pu revoir cette trilogie à la télévision début 2016 (4 209 000 téléspectateurs), en coffret vidéo et sur les plateformes de service à la demande. En 2016, le CNC a réaffirmé son soutien à Nicolas Pagnol en accordant une aide à la restauration de 270 000 € pour les films « Regain », « Angèle » et « La femme du boulanger » (90 000 € chacun). Par ailleurs, l'article 19 de la convention de coopération pour le cinéma et l'image animée 2017-2019 prévoit un soutien complémentaire des régions à la numérisation des œuvres du patrimoine cinématographique. Les services du CNC et de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur travaillent en concertation sur ce dossier et accompagnent Nicolas Pagnol dans la transmission et la promotion de l'œuvre de son grand-père.

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