Question de M. LAUREY Nuihau (Polynésie française - UC-A) publiée le 08/02/2018

M. Nuihau Laurey attire l'attention de Mme la ministre des outre-mer sur la nécessité de doter l'archipel des Marquises d'une vedette hauturière de sauvetage et d'assistance médicale.
La zone économique exclusive de la Polynésie représente près de 5 millions de kilomètres carrés faisant de la France la seconde puissance maritime au monde. Une telle étendue océanique nécessite des moyens aujourd'hui insuffisants à l'exécution des missions de sauvetage en mer et d'assistance médicale, notamment dans l'archipel des Marquises situé à près de 1 400 kms de Tahiti.
Dans ce contexte, la communauté de communes des îles Marquises (CODIM) sollicite le concours de l'État en vue de l'acquisition et de l'exploitation d'une vedette hauturière de sauvetage en mer pour l'archipel des Marquises, dont l'opérateur serait la fédération d'entraide polynésienne de sauvetage en mer (FEPSM).
Il souhaite donc savoir si l'État envisage de soutenir financièrement une telle opération dont la réalisation permettrait d'assurer une meilleure sécurité maritime des populations dans l'archipel des Marquises et dans toute la Polynésie.

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Réponse du Ministère des outre-mer publiée le 20/02/2020

L'archipel des Marquises est caractérisé par une activité maritime significative à l'échelle de la Polynésie (tourisme – 500 navires/an - et pêche) et se trouve à l'écart des moyens de sauvetage spécialisés de l'Etat, tous basés à Tahiti (hélicoptères Dauphin et avions Gardian principalement). Actuellement, ce sont des moyens locaux (bateaux de pêche et de transport) qui sont déroutés pour assurer cette mission de secours et les aéronefs État qui sont mobilisés. La Fédération d'entraide polynésienne de sauvetage en mer (FEPSM) de la station de sauvetage de Hiva Oa assure principalement la mission de sauvetage en mer. Cette association locale, créée en 2009 et avec un budget modeste, fonctionne par la mise à disposition, par les bénévoles, de leurs moyens privés, excepté à Tahiti et à Hiva Oa, où la FEPSM met en œuvre deux embarcations de 7 mètres mises à disposition par le Pays (et rénovées par l'Etat). Cette fédération porte le projet d'une vedette de sauvetage et d'assistance médicale au profit de l'archipel des Marquises. Il s'articule autour de l'acquisition du bateau et d'un plan de fonctionnement à l'équilibre. Ce moyen nautique assurera des missions de sauvetage en mer et remorquages (36 % de la mission) et d'EVASAN maritimes d'urgence inter-île (60 % de la mission) : en l'absence d'aérodrome et dans un contexte d'interdiction d'EVASAN de nuits, le projet de canot a été pensé pour effectuer des liaisons sanitaires entre les îles des Marquises au profit du SMUR Polynésie. L'État est conscient de la situation géographique particulière de l'archipel des Marquises, isolé de l'île de Tahiti d'environ 1500 à 2000 km et éloigné de fait des moyens aéromaritimes de l'État qui assurent des missions d'assistance médicale et de sauvetage en mer.  C'est pourquoi, l'État a pris en charge 600 K€, dont la moitié sur le budget du ministère des outre-mer, sur un coût total de 1 217 K€ pour le projet de la navette. Le Pays a contribué financièrement sur la part restante. La convention cadre entre tous les bailleurs a été signée à Papeete le 3 février 2020.

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