Question de M. PERRIN Cédric (Territoire de Belfort - Les Républicains) publiée le 01/02/2018

M. Cédric Perrin attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la fermeture de la prison Maekelawi en Éthiopie.

Cette prison était tristement connue pour des faits répétés de torture sur ses prisonniers politiques. Le Premier ministre éthiopien a annoncé début janvier 2018 sa fermeture, témoignant d'une avancée significative en matière de droits de l'homme dans ce pays.

À cet égard, l'organisation non gouvernementale internationale Amnesty International souligne « une bonne nouvelle » mais rappelle la nécessité d'ouvrir des enquêtes judiciaires à l'encontre des personnes suspectées d'actes de torture et de mauvais traitement.

Il souhaite connaître les intentions du Gouvernement sur les initiatives nouvelles qu'il entend prendre tant pour favoriser cette voie vers plus de démocratie initiée par le gouvernement éthiopien, que sur les éventuelles poursuites judiciaires à mener à l'encontre des personnes mises en cause.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 08/03/2018

L'annonce de la fermeture de la prison Maekelawi (« centrale » en amharique) s'est accompagnée de la libération de 115 prisonniers, dont Merera Gudina, figure du mouvement oromo, et témoigne de la volonté du gouvernement éthiopien d'apaiser les tensions avec les communautés oromo et amhara principalement. Cette décision fait suite à plusieurs années de protestations et de manifestations dans la région Oromia, emmenées à partir de 2015 par les étudiants qui réclament le respect des droits fonciers de la communauté oromo et la fin de la répression policière. Cette situation avait conduit à la mise en place de l'état d'urgence entre octobre 2016 et août 2017 et à l'annonce de mesures gouvernementales en vue de favoriser l'accélération du développement économique et l'augmentation du taux d'emploi des jeunes. Ces annonces n'avaient pas pour autant fait diminuer les manifestations provoquant de nouvelles arrestations et des décès à la fin de l'année 2017. Dans ce contexte, la France ne peut que saluer la décision du gouvernement éthiopien de fermer la prison Maekelawi et de libérer 115 prisonniers afin de préserver l'équilibre ethnique et le régime fédéral éthiopien. La France reste également attentive à l'évolution de la situation, d'autres personnalités de la communauté oromo sont encore incarcérées et dans l'attente d'un jugement. La France est engagée en faveur de la lutte contre l'impunité et de la lutte contre la torture et les mauvais traitements. Elle encourage les États qui ne l'ont pas encore fait, dont l'Ethiopie, à rejoindre le protocole facultatif de la convention contre la torture. Avec l'Ethiopie, comme avec ses autres partenaires, la France maintient un dialogue politique qui aborde toutes les questions y compris celle des droits de l'Homme.

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