Question de Mme BOULAY-ESPÉRONNIER Céline (Paris - Les Républicains-R) publiée le 01/02/2018

Mme Céline Boulay-Espéronnier attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur sur l'impact du trafic et de la consommation de drogue et, plus spécifiquement, de « crack » dans le métro parisien. La concentration de toxicomanes qualifiés de « souvent agressifs et dangereux » par les syndicats CGT et Sud de la RATP crée un sentiment d'insécurité ambiante dans des stations fréquentées, chaque jour, par plusieurs millions d'usagers. L'ampleur de cette situation est, aujourd'hui, telle qu'elle impacte directement l'offre de transport. En effet, les conducteurs de rame refusent désormais de marquer certains arrêts sur les lignes 4 et 12. En conséquence, elle lui demande d'inclure les stations de métro concernées dans la zone de sécurité prioritaire du nord du 18ème arrondissement de Paris. Cette mesure assurerait aux agents de la RATP le soutien policier nécessaire au rétablissement d'un climat sain et serein dans les transports parisiens.

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 29/03/2018

La problématique de trafic de stupéfiants dans le métro parisien est un sujet d'attention majeur pour le préfet de police, inscritdans les priorités d'actions en matière de sécurité dans les transports en commun. La réponse de l'État s'articule autour de plusieurs axes : 1) une présence renforcée dans les réseaux, en vue de démanteler les trafics, et d'en interpeller les responsables et auteurs. Depuis plusieurs années, les lignes 4, 8, 9, 12 font l'objet d'une attention renforcée, dans le cadre d'une collaboration étroite entre le service de sécurité de la régie autonome des transports parisiens (RATP) et la brigade des réseaux ferrés de la préfecture de police. Leur action vise à occuper le terrain et à procéder à des contrôles. Des unités de forces mobiles interviennent régulièrement en appui, pour étoffer cette présence. La vidéoprotection est mobilisée pour appuyer les équipes sur le terrain. Les phénomènes de report observés à la suite des interventions dans les stations les plus concernées par ce problème ont conduit à développer une approche par ligne, afin de traiter le phénomène dans sa globalité. Par ailleurs, les équipes de la brigade des réseaux ferrés sont en contact permanent avec celles des commissariats d'arrondissement afin de garantir la continuité et la cohérence des actions entre les stations et la surface. Tel est notamment le cas au sein de la zone de sécurité prioritaire du 10ème et du 18ème arrondissements. Au-delà de sa fonction dissuasive, cette présence permet également de procéder à l'interpellation des auteurs de trafics. Entre janvier 2016 et juin 2017, près de 400 procédures liées au trafic de stupéfiants ont été traitées. Elles ont conduit à l'interpellation de 283 vendeurs et 406 consommateurs ; 2) cette thématique est inscrite au rang des priorités d'actions des plans de la brigade des stupéfiants de la direction régionale de la police judiciaire. Le démantèlement durable des réseaux est en effet un facteur déterminant pour l'amélioration de la situation. Entre janvier 2016 et juin 2017, près de 400 affaires liées au trafic de stupéfiants dans le métro ont été traitées. Elles ont conduit à l'implantation de 283 vendeurs et 406 consommateurs. Le Parquet a par ailleurs annoncé la création fin janvier 2018 d'un groupe local de traitement de la délinquance dédié à cette thématique, auquel les services de la préfecture de police participent activement ; 3) enfin, la mise en œuvre d'actions sanitaires et sociales est un complément nécessaire afin d'assurer une prise en charge durable de consommateurs souvent déjà marginalisés. Une convention partenariale a été conclue le 9 novembre 2017 entre la préfecture de la région d'Île-de-France et la RATP, qui prévoit la mise en place de maraudes communes RATP/CAARUD (centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues), destinées à sensibiliser les toxicomanes au respect des voyageurs et des agents RATP mais aussi à prendre en charge ces personnes afin de les diriger vers des structures sanitaires et sociales. Telles sont les principales orientations et la réponse opérationnelle.

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