Question de M. DECOOL Jean-Pierre (Nord - Les Indépendants-A) publiée le 25/01/2018

M. Jean-Pierre Decool attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur à propos de l'insuffisance de la signalétique des lieux de mémoire. Une association « Mémorial du Souvenir », dans le Nord, dénonce le manque de signalisation des musées, cimetières ou tout autre établissement incarnant le souvenir. De la même manière, il est reproché que des parcours ne soient signalés d'un lieu à un autre. La presse se fait régulièrement l'écho de touristes étrangers perdus pour retrouver un parent disparu pendant les guerres. Il lui demande si, à l'occasion du centenaire de la guerre de la première guerre mondiale, il ne serait pas opportun de recenser ces lieux et de définir une politique de signalétique harmonieuse pour l'ensemble du territoire.

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Transmise au Secrétariat d'État auprès de la ministre des armées


Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre des armées publiée le 19/04/2018

Le territoire français est riche d'un très grand nombre de lieux de mémoire : lieux de combats ou d'événements historiques (tranchées, camps d'internement, villages détruits, plages…) ; monuments aux morts communaux et monuments commémoratifs ; cimetières militaires français et étrangers ; musées et centres d'interprétation. Ces lieux ne concernent pas les mêmes domaines de la mémoire (histoire d'un conflit, d'une région, d'un fait d'armes…) et relèvent de statuts très différents (certains sont propriété de l'État, d'autres dépendent de collectivités territoriales, voire d'associations ou de particuliers). Le recensement exhaustif de ce patrimoine, de même que l'établissement d'une signalétique unique de ces lieux de mémoire, apparaissent donc particulièrement complexes à mettre en œuvre. Toutefois, dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale, et plus globalement pour tenir compte de l'essor du tourisme de mémoire, nombre d'initiatives sont prises, notamment au niveau local par les services de tourisme, pour développer des chemins de mémoire et créer des supports de communication permettant de situer les lieux et de mettre en valeur la cohérence d'un parcours de visite. Le ministère des armées soutient régulièrement ce type d'initiative au moyen de subventions. Partenaire essentiel du tourisme de mémoire, le ministère en est aussi un acteur majeur. À cet égard, la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives anime, enrichit constamment et a profondément renouvelé le site internet « Chemins de mémoire » [1], créé en 2004, qui propose aux visiteurs des exemples de parcours touristiques. Dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, le ministère a de plus entrepris un important travail de rénovation de la signalétique des lieux de mémoire. Parmi les actions conduites peuvent notamment être mentionnées : le lancement, en 2017, avec les collectivités locales, d'un projet national de remplacement des panneaux de signalisation des 274 nécropoles implantées sur le territoire ; la création, en 2014, d'un atlas en ligne des nécropoles nationales, qui sera réédité en 2018 et mis, dans un premier temps, à la disposition des différents professionnels de la mémoire et du tourisme ; le lancement, en 2018, d'un nouveau marché en vue d'installer, sur une période pluriannuelle, des panneaux d'information historique sur les principaux carrés militaires, étant précisé que plus de 300 nécropoles et carrés militaires ont déjà reçu ce type d'équipement entre 2014 et 2018 ; une réflexion visant à permettre, à l'horizon 2019-2020, la géolocalisation des nécropoles et des carrés militaires. Le ministère des armées soutient enfin, en liaison avec le ministère chargé du tourisme, des projets innovants favorisant la création de parcours touristiques permettant de mieux informer le public. Plusieurs projets ont ainsi bénéficié d'une aide de l'État en 2016 et sont aujourd'hui en cours de développement : l'application mobile « Alma : Corsaires de la Liberté », qui prévoit la mise en réseau des sites de mémoire relatant l'histoire de la Résistance corse et le rôle tenu par le submersible Casabianca dans la libération de l'île ; le développement du portail internet « Memospace », porté par le réseau Memorha, qui a pour ambition de référencer, de mettre en réseau les sites et de structurer l'offre touristique et mémorielle de la région Auvergne-Rhône-Alpes ; la mise en réseau des lieux de mémoire de l'Artois, projet qui consiste à installer, sur les sites de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette, du parc commémoratif canadien de Vimy et sur le parking du Louvre-Lens, des bornes interactives proposant des solutions d'accueil et des informations touristiques pour inciter les visiteurs à davantage d'itinérance ; l'initiative « Tourisme de mémoire en Ardennes : terre de batailles, d'occupation et de réconciliation » qui vise à créer trois parcours de découverte interactifs, en s'appuyant sur le développement d'une application mobile et l'installation de bornes, afin de valoriser les sites de mémoire du territoire en capitalisant en particulier sur la réouverture du musée Guerre et Paix, intervenue en 2017. [1] www.cheminsdememoire.gouv.fr

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