Question de M. BAZIN Arnaud (Val-d'Oise - Les Républicains) publiée le 25/01/2018

M. Arnaud Bazin attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur la production de voitures électriques en France.

Alors que les ventes ont augmenté de 13 % en un an, avec un peu plus de 30 000 véhicules 100 % électriques, cela représente désormais 1,2 % des ventes totales de voitures en France.

Il apparaît toutefois que les batteries électriques sont jusqu'à présent produites hors des frontières de l'Union européenne, comme en Corée du Sud.

Un projet de construction d'une usine de batteries en Suède vise à produire 32 gigawattheures par an de batteries lithium-ion.

Il lui demande de bien vouloir lui indiquer si des études sur la faisabilité d'un tel projet de production en France, en lien avec nos constructeurs, dynamiques sur ce segment a été mené et plus globalement son sentiment sur ce sujet.

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Réponse du Ministère de l'économie et des finances publiée le 09/08/2018

La transition énergétique conduit à une très forte croissance des besoins en batteries pour les applications de mobilité (électrification des véhicules) et stationnaires. Compte tenu du caractère stratégique de ce marché et de son poids économique, l'émergence d'une offre industrielle européenne est un chantier prioritaire du Gouvernement. Une mission, confiée par le conseil national de l'industrie au président du comité stratégique de filière automobile, au président du comité stratégique de filière chimie-matériaux et à la directrice du laboratoire d'innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux (LITEN), a permis d'identifier les défis à relever pour permettre le développement d'une filière française des batteries compétitive : la diminution des coûts (90€/kWh en 2022, 75€/kWh en 2030), l'aptitude à la charge rapide, les densités volumiques et massiques d'énergie (>500Wh/L) et la sécurité des cellules. Son rapport souligne que les feuilles de route technologiques convergent vers des cellules de génération 4 (« tout solide ») à très haute performance à l'horizon 2023-2025. Cette rupture technologique constitue une opportunité pour l'Europe de revenir dans la course. L'industrialisation de cellules de 4ème génération performantes et compétitives passe par un effort de R&D sur les produits et les processus de fabrication qui doit être engagé rapidement. A cet égard, il faut noter que l'entreprise française Saft, associée à Solvay, Manz et Siemens, a formé l'Alliance pour la batterie du futur qui est un ambitieux programme de recherche, de développement et d'industrialisation de cellules électrochimiques rechargeables au lithium de 4ème génération et de batteries construites autour de ces cellules. Le Gouvernement envisage d'apporter un soutien pouvant aller jusqu'à 10 M€ à une première tranche de travaux de R&D du programme, voire davantage en fonction de l'examen détaillé du projet. Le Gouvernement français travaille également avec la Commission européenne dans le cadre du plan d'action stratégique européen sur les batteries, publié le 17 mai 2018, afin d'assurer la cohérence des politiques menées au niveau national et européen.

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