Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - NI) publiée le 18/12/2014

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur le relâchement des étudiants en matière d'usage du préservatif.
Une étude réalisée auprès des étudiants à l'occasion de la journée mondiale contre le syndrome d'immunodéficience acquise (sida), le 1er décembre 2014, révèle que 33 % d'entre eux déclarent ne jamais porter de préservatif, chiffre en hausse de trois points par rapport à 2013. 33 % seulement en utilisent systématiquement un, contre 41 % l'année précédente. 33 % encore n'effectuent jamais de test de dépistage du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) en cas de changement de partenaire. En France, on estime pourtant à environ 150 000 le nombre de personnes porteuses du VIH, dont 50 000 l'ignorent ou ne prennent pas de traitement. Mais on assiste à une forme de banalisation du sida pour des générations qui le voient comme une maladie avec laquelle on peut vivre, alors qu'elle continue à avoir des conséquences pénibles voire dramatiques sur l'organisme et la vie quotidienne de ceux qui en sont atteints.
Face à ce relâchement, il lui demande s'il ne serait pas judicieux de prévoir de nouvelles campagnes de promotion de l'usage du préservatif, qui demeure la première prévention contre le sida.

- page 2781


Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 28/05/2015

Plusieurs enquêtes représentatives en France confirment que les jeunes Français de moins de 18 ans figurent depuis 2001 parmi les jeunes occidentaux qui utilisent le plus le préservatif : 85 % lors du dernier rapport sexuel. De même, les jeunes âgés de 18 à 30 ans sont deux fois plus nombreux que les répondants des autres classes d'âge à déclarer avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel (enquête nationale 2010). Globalement, on observe une stabilité du niveau des connaissances relatives aux modes de transmission du virus du sida. Toutefois les jeunes de 18 à 30 ans sont un peu moins informés que leurs aînés sur les connaissances des modes de transmission de la maladie et l'existence des traitements antirétroviraux ; ils sont moins nombreux aussi à reconnaître l'efficacité du préservatif. En revanche, ils sont plus nombreux à connaître le traitement d'urgence. Ces résultats préoccupants ont motivé l'inclusion dans le plan national de lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) 2010 - 2014 de stratégies de prévention en direction des jeunes qui se déclinent en une dizaine d'actions. L'institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) a développé depuis 2012 une stratégie de santé sexuelle plus particulièrement ciblée sur ce public. Elle a pour objectifs d'améliorer l'accessibilité, l'offre et la qualité en éducation à la sexualité et de promouvoir l'utilisation du préservatif et le dépistage du VIH et des IST dans une approche globale et positive de santé sexuelle. Depuis 2010, toutes les campagnes médiatiques, audiovisuelles nationales ou de proximité, portant sur les IST ou le VIH ont intégré l'usage du préservatif en direction de ce public. De plus, l'INPES a créé un portail internet unique en direction des jeunes « onsexprime » et a innové en réalisant de nombreuses vidéos téléchargeables sur « Youtube » abordant les premières fois, les déterminants de prises de risque, l'utilisation des préservatifs avec deux mascottes animées qui ont été téléchargées des millions de fois. Enfin les associations de prévention sont des acteurs indispensables pour relayer et adapter l'information auprès des jeunes. Des actions supplémentaires, en direction des jeunes, seront par ailleurs développées avec la participation des associations aux missions des futurs centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) du VIH et des IST.

- page 1243

Page mise à jour le