Question de M. LASSERRE Jean-Jacques (Pyrénées-Atlantiques - UDI-UC) publiée le 09/10/2014

M. Jean-Jacques Lasserre appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les inquiétudes des pharmaciens relatives à la volonté du Gouvernement de réformer les professions réglementées dont la leur.
Deux points principaux cristallisent les inquiétudes des pharmaciens : la suppression des règles d'installation des officines et l'autorisation de l'entrée de capitaux extérieurs.
Cela engendrerait en effet une inégalité dans l'accès aux médicaments et la mise en péril des pharmacies, surtout dans les villages.
De plus, cela peut sembler paradoxal car les règles d'installation des officines sont destinées à protéger la population et ont prouvé leur efficacité. Les médicaments restent des produits bien spécifiques qui nécessitent une vigilance accrue et un traitement à part.
Il lui demande donc si elle envisage d'abandonner cette réforme des professions réglementées au moins en ce qui concerne les pharmaciens.

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Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 03/09/2015

En concertation avec les organisations professionnelles, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes poursuit la modernisation du métier de pharmacien. La vente sur internet a été autorisée. Une expérimentation sur la vente d'antibiotiques a été lancée. Le rôle de conseil des pharmaciens a été renforcé et de nouvelles modalités de rémunération ont été mises en place depuis le 1er janvier 2015. Cette modernisation s'inscrit dans une démarche qui doit respecter des principes clairs : - préserver le réseau officinal (22 000 officines en France) qui permet un égal accès de tous les citoyens aux médicaments en assurant une présence sur l'ensemble du territoire ; - reconnaître le rôle des pharmaciens d'officines dans l'organisation de notre système de santé et leur permettre d'exercer pleinement leur rôle de professionnel de santé de proximité ; - lutter contre la surconsommation de médicaments mais aussi contre leur gaspillage, car les médicaments ne doivent en aucun cas être considérés comme des produits de consommation courante et toute banalisation nuirait aux impératifs de santé publique. À cet égard, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a réitéré à plusieurs reprises son opposition à la vente de médicaments en grande surface. Elle a rappelé également son attachement au respect de l'indépendance des pharmaciens d'officine. Ces principes guident la réflexion en cours pour identifier les moyens de poursuivre cette action de modernisation autour de thématiques concrètes telles que la modernisation des règles de transferts, prévue par le projet de loi de modernisation de notre système de santé, ou l'évolution des structures professionnelles afin de favoriser l'installation des jeunes pharmaciens.

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