Question de M. LENOIR Jean-Claude (Orne - UMP) publiée le 31/07/2014

M. Jean-Claude Lenoir attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur la situation dramatique de la communauté chrétienne d'Irak. En 2003, plus d'un million de chrétiens vivaient en Irak, dont 60 000 à Mossoul, l'une des plus anciennes villes chrétiennes du monde. Il n'en reste plus que 400 000 aujourd'hui. Depuis la prise de Mossoul par les islamistes de l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL), la situation empire de jour en jour et les chrétiens sont persécutés. Contraints à l'exode pour échapper au massacre, ils doivent abandonner tous leurs biens, confisqués par les islamistes. Il lui demande d'abord comment rester indifférent au sort de nos frères chrétiens d'Irak. Face à cette situation particulièrement grave, les réactions de la communauté internationale ont, malheureusement, été bien molles, jusqu'à présent. La France, en particulier, pays de longue tradition judéo-chrétienne et qui a toujours eu un rôle de défenseur à l'égard des populations chrétiennes, se doit d'avoir une réaction forte qui se fait attendre. Les déclarations d'intention étant insuffisantes, il lui demande quelles actions le Gouvernement français entend engager pour garantir la sécurité des chrétiens d'Irak.

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Transmise au Ministère des affaires étrangères et du développement international


Réponse du Ministère des affaires étrangères et du développement international publiée le 30/10/2014

La France défend partout dans le monde la liberté de religion ou de conviction. Cela inclut notamment la défense du respect des droits des personnes appartenant aux minorités religieuses, en particulier les Chrétiens d'Orient, en prenant en compte les liens spécifiques hérités de l'Histoire entre la France et les communautés chrétiennes au Proche et au Moyen-Orient. La situation en Irak est d'une extrême gravité en raison de l'avancée de Daech qui cible délibérément les groupes et les personnes en raison de leur appartenance religieuse ou ethnique. La priorité de la France est de créer les conditions du maintien de tous les Irakiens dans leur pays. Elle a ainsi apporté une aide humanitaire aux déplacés internes dès le mois d'août. À ce stade, 87 tonnes d'aide humanitaire ont pu être apportées. La France a appelé le 15 août l'Union européenne à mettre en place un pont de solidarité humanitaire pour répondre aux défis immenses que posent les deux millions de déplacés internes et 57 millions d'euros ont été dégagés à ce jour au total. Devant la gravité de la situation, la France a également décidé de favoriser l'accueil de réfugiés irakiens qui ont un lien avec la France. Les consulats de France à Erbil et à Bagdad ainsi que l'OFPRA et l'OFII sont mobilisés dans le cadre de procédures accélérées pour favoriser l'accueil de ces réfugiés. Plus de 300 d'entre eux ont déjà eu leur demande acceptée. De manière plus générale, la France se mobilise pour qu'une action globale, urgente et durable soit mise en œuvre afin que l'Irak se redresse et que la menace de Daech soit écartée. La France apporte un soutien résolu aux nouvelles autorités irakiennes pour la mise en œuvre d'une politique de rassemblement national qui permette de répondre aux préoccupations de toutes les communautés. Le déplacement du Président de la République le 12 septembre 2014, le premier d'un chef d'Etat après l'investiture du Premier ministre Al-Abadi, a eu une haute portée symbolique et a permis de marquer le soutien politique et la solidarité concrète de la France aux autorités irakiennes. La France a également organisé la conférence internationale de Paris sur la paix et la sécurité en Irak le 15 septembre. Les résultats sont là : la coalition est large ; la stratégie de lutte contre Daech est globale. En réponse à la demande expresse du gouvernement irakien, la France a décidé, depuis le 15 septembre, d'opérer des frappes ciblées sur les positions de Daech en Irak.

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