Question de Mme MEUNIER Michelle (Loire-Atlantique - SOC) publiée le 10/07/2014

Mme Michelle Meunier attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international suite à l'enlèvement présumé de 60 jeunes filles, le 24 juin 2014, par les islamistes de « Boko Haram » dans le Nord-Est du Nigeria. Cet enlèvement fait suite au rapt de 200 lycéennes en avril 2014. Il semble qu'aucune de ces jeunes femmes n'ait été, à ce jour, libérée.

Ce commerce d'êtres humains au Nigeria a été dénoncé dans le rapport de l'organisation « Human Rights Watch » en 2013. Il concerne surtout des jeunes filles et femmes qui seraient vendues comme esclaves ou mariées de force. Mais il frappe également de très jeunes garçons, enrôlés de force au sein du groupe terroriste.

La Communauté internationale ne peut rester indifférente au sort de ces victimes, mineures le plus souvent.

Elle lui demande, dès lors, de bien vouloir lui indiquer quel rôle la France entend jouer, aux côtés des autorités nigérianes, afin d'assurer la libération des personnes séquestrées et de renforcer la protection des populations civiles confrontées au terrorisme.

- page 1652


Réponse du Ministère des affaires étrangères et du développement international publiée le 24/07/2014

L'enlèvement de 279 lycéennes nigérianes par des membres de Boko Haram est survenu le 14 avril 2014 au cœur du fief de la secte terroriste, dans l'État de Borno (ville de Chibok). 53 lycéennes se sont enfuies, 226 seraient encore prisonnières. Depuis un an, l'État de Borno est le théâtre de violents combats opposant les forces armées nigérianes et le groupe terroriste. La population civile en paye le prix. Abubakar Shekau, le leader de la secte, a revendiqué l'enlèvement des jeunes filles le 5 mai et menacé de vendre ces dernières et de les marier de force. L'incertitude demeure quant à la localisation des captives. La France contribue à l'effort international pour le sauvetage des lycéennes, en déployant au Nigéria, depuis le 9 mai, une équipe spécialisée qui travaille en lien étroit avec les autorités nigérianes. Par ailleurs, le Président de la République a organisé le 17 mai dernier, à la demande du président de la république fédérale du Nigéria, un sommet des Chefs d'États de la région sur la sécurité au Nigéria. La France a ainsi marqué son engagement aux côtés du Nigéria dans sa lutte contre le terrorisme, dans le respect des droits de l'Homme, et a contribué à susciter une réponse régionale et internationale forte. Tous les voisins du Nigéria (Tchad, Bénin, Niger et Cameroun) étaient représentés par leurs chefs d'État, et les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Union européenne ont été associés. Le plan d'action né de ce sommet renforce la coopération entre le Nigéria et les pays frontaliers ; des actions spécifiques seront également entreprises en faveur du développement des zones concernées, avec un accent sur l'égalité homme-femme, les droits des femmes et des filles, et notamment leur droit à l'éducation et le soutien aux victimes des violences sexuelles. Une réunion de suivi de ce plan d'action, au niveau ministériel, s'est déroulée à Londres le 12 juin. Mme Annick Girardin, secrétaire d'Etat au développement et à la Francophonie, représentait la France. Cette réunion a permis de poursuivre la mobilisation en vue d'une meilleure coordination opérationnelle, entre les pays de la région, dans le cadre de la Commission du bassin du lac Tchad. Cette mobilisation a donné de premiers résultats : les organisations Boko Haram et Ansaru ont été placées sous sanctions des Nations unies ; les États de la région ont renforcé leur coopération opérationnelle, tant en matière de renseignement (création d'une cellule de fusion du renseignement) que de sécurisation des frontières (coordination des patrouilles et projet de force multinationale dans le cadre de la Commission du Bassin du Lac Tchad). La France appuie l'ensemble des pays concernés.

- page 1750

Page mise à jour le