Question de M. DÉRIOT Gérard (Allier - UMP-R) publiée le 12/06/2014

M. Gérard Dériot alerte M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur les attaques perpétrées par le groupe islamiste de Boko Haram au Nigeria.

Après avoir massacré des étudiants, posé des bombes sur des campus d'universités et incendié des écoles, le groupuscule islamiste Boko Haram, dont le nom signifie « l'éducation occidentale est un péché », a enlevé, mi-avril 2014, plus de 200 jeunes lycéennes au sein même de leur école dans l'État nigérian de Borno. Plusieurs attaques contre des civils et militaires ont également été recensées depuis.

Bien que le Nigéria et le Nord-Cameroun aient mobilisés leurs armées afin de lutter contre ces exactions, depuis le début de l'insurrection de la secte islamiste en 2009, les attaques de Boko Haram et leur répression par l'armée ont fait des milliers de morts.

Il l'interroge sur les moyens d'action et la mobilisation de la France et de la communauté internationale pour venir en aide aux autorités nigérianes et camerounaises afin de mettre un terme à cette situation.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères et du développement international publiée le 17/07/2014

L'enlèvement de 279 lycéennes nigérianes par des membres de Boko Haram est survenu le 14 avril 2014 au cœur du fief de la secte terroriste, dans l'État de Borno (ville de Chibok). 53 lycéennes se sont enfuies, 226 seraient encore prisonnières. Depuis un an, l'État de Borno est le théâtre de violents combats opposant les forces armées nigérianes et le groupe terroriste. La population civile en paye le prix. Abubakar Shekau, le leader de la secte, a revendiqué l'enlèvement des jeunes filles le 5 mai et menacé de vendre ces dernières et de les marier de force. L'incertitude demeure quant à la localisation des captives. La France contribue à l'effort international pour le sauvetage des lycéennes, en déployant au Nigéria, depuis le 9 mai, une équipe spécialisée qui travaille en lien étroit avec les autorités nigérianes. Par ailleurs, le président de la République a organisé le 17 mai dernier, à la demande du président de la république fédérale du Nigéria, un sommet des chefs d'États de la région sur la sécurité au Nigéria. La France a ainsi marqué son engagement aux côtés du Nigéria dans sa lutte contre le terrorisme, dans le respect des droits de l'Homme, et a contribué à susciter une réponse régionale et internationale forte. Tous les voisins du Nigéria (Tchad, Bénin, Niger et Cameroun) étaient représentés par leur chefs d'État, et les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Union européenne ont été associés. Le plan d'action né de ce sommet renforce la coopération entre le Nigéria et les pays frontaliers ; des actions spécifiques seront également entreprises en faveur du développement des zones concernées, avec un accent sur l'égalité homme-femme, les droits des femmes et des filles, et notamment leur droit à l'éducation et le soutien aux victimes des violences sexuelles. Une réunion de suivi de ce plan d'action, au niveau ministériel, s'est déroulée à Londres le 12 juin. Mme Annick Girardin, secrétaire d'État au développement et à la francophonie, représentait la France. Cette réunion a permis de poursuivre la mobilisation en vue d'une meilleure coordination opérationnelle, entre les pays de la région, dans le cadre de la Commission du bassin du lac Tchad. Cette mobilisation a donné de premiers résultats : les organisations Boko Haram et Ansaru ont été placées sous sanctions des Nations unies ; les États de la région ont renforcé leur coopération opérationnelle, tant en matière de renseignement (création d'une cellule de fusion du renseignement) que de sécurisation des frontières (coordination des patrouilles et projet de force multinationale dans le cadre de la Commission du Bassin du Lac Tchad). La France appuie l'ensemble des pays concernés.

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