Question de Mme DAVID Annie (Isère - CRC) publiée le 20/02/2014

Mme Annie David attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le bilan à mi-parcours du plan national de lutte contre le sida 2010-2014. Le Conseil national du sida lui a transmis, en tant que présidente de la commission des affaires sociales du Sénat, ses suggestions et recommandations.
Le sida a « changé de visage », il n'en est toujours pas moins présent dans le paysage et il influe sur la vie quotidienne des malades même si d'énormes progrès ont été faits dans le soin.
La prévention, l'accompagnement des personnes les plus fragiles, la gouvernance du plan nécessitent une accélération et un portage politique plus conséquent.
Elle souhaiterait connaître ses intentions au vu des propositions du Conseil national du sida.

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Transmise au Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes


Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 09/10/2014

La ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes suit avec une attention particulière la mise en place et l'évaluation du cinquième plan national de lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) 2010-2014. La réalisation d'un bilan à mi-parcours par la direction générale de la santé (DGS) a permis d'interroger les agences régionales de santé (ARS) sur la mise en œuvre effective de ce plan. Le bilan montre que les priorités énoncées dans ce plan ont été déclinées au niveau national et régional, tout en soulignant le besoin de favoriser les échanges d'expérience entre les ARS et de renforcer les liens entre les comités de coordination régionale de la lutte contre le virus de l'immunodéficience humaine (COREVIH) et les ARS. En matière de prévention, les concepts de prévention combinée et de santé sexuelle fondent désormais l'orientation des démarches initiées. La prévention s'appuie toujours sur les campagnes de communication de l'institut national de prévention et d'éducation à la santé (INPES), avec de nombreux partenariats associatifs, nationaux ou régionaux. La plupart des ARS coordonnent des actions de terrain, notamment autour du 1er décembre. L'accompagnement des personnes les plus fragiles reste une priorité. La prise en charge sociale permet aux patients d'accéder à un hébergement pour une bonne observance du traitement. Ainsi, le nombre d'appartements de coordination thérapeutique (ACT) a augmenté en cinq ans, passant de 1 400 à 1 900. Des actions de sensibilisation, auprès des référents insertion des maisons départementales des personnes handicapées, ont été menées. Plusieurs enquêtes ont été initiées sur l'hébergement ou sur la prise en charge des personnes vieillissant avec le VIH. Les populations définies prioritaires dans le plan à savoir, les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH) et les populations migrantes, bénéficient d'actions prioritaires soutenues par la grande majorité des ARS. Outre les actions de prévention et de sensibilisation des professionnels de santé, ces populations sont visées par des actions de dépistage rapide en milieu communautaire réparties sur tout le territoire. Des actions de prévention et recherche-action adaptées aux différentes formes de prostitution (notamment sur internet) ont été mises en place avec des appels à projets de la DGS en 2011 et 2013. Des actions ont été menées vers les usagers de drogue, pour améliorer l'accessibilité des programmes, des matériels de réduction des risques, du dépistage rapide VIH et des traitements de substitution. Des actions de formation des personnels de santé ont eu lieu et un appel à projets en direction des femmes consommatrices de produits psycho-actifs a été lancé. Par ailleurs, le futur projet de loi relatif à la santé, dont la ministre a présenté les orientations le 19 juin dernier, intégre un axe prévention et promotion de la santé en direction des populations vulnérables dans un but de correction des inégalités de santé dans ce domaine. À l'occasion du sidaction 2014, le ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a tenu à rappeler que le VIH n'est ni une maladie d'ailleurs, ni une maladie du passé et que face au risque de banalisation de cette maladie, il convient de rester mobilisé avec deux priorités : la prévention et le dépistage. La prévention, d'abord. Pour inciter les jeunes et les moins jeunes à mieux se protéger, le Gouvernement a baissé le taux de TVA appliqué au préservatif de 7 % à 5,5 % au 1er janvier 2014, au lieu de l'augmentation à 10 % prévue à cette date. Une campagne d'information a également été lancée en décembre 2013 pour rappeler à tous, et plus particulièrement aux plus jeunes, que le préservatif est la meilleure protection contre le VIH et toutes les infections sexuellement transmissibles. Le dépistage, ensuite. Des campagnes de dépistage par tests rapides ont été organisées chez les populations à risque. Les autotests enfin, devraient être disponibles à la fin de l'année en complément des dépistages traditionnels. La lutte contre le VIH reste un enjeu majeur de santé publique et il convient de rester mobilisés pour promouvoir la protection, les dépistages et la lutte contre toutes les stigmatisations.

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