Question de M. LE SCOUARNEC Michel (Morbihan - CRC) publiée le 20/02/2014

M. Michel Le Scouarnec attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la prévention du suicide. Vingt-sept personnes se donnent la mort chaque jour dans notre pays et sept cents tentent de le faire. Le suicide est ainsi la huitième cause de décès en France. Pourtant, les structures de prise en charge des personnes susceptibles de passer à l'acte manquent cruellement de moyens humains et financiers pour répondre au mal-être de ces personnes. Une conduite suicidaire a des origines multiples et la seule prise en charge médicale ne peut pas suffire. Les équipes mobilisées sur le sujet se composent bien souvent de médecins, de psychologues, de travailleurs sociaux, d'associations, de bénévoles… Mais leurs tâches sont complexifiées par la diminution des crédits alloués à la prévention du suicide. De plus, l'Union nationale pour la prévention du suicide a récemment organisé une journée nationale de mobilisation. Si le sujet semble décourageant pour la plupart de nos concitoyens, il n'en demeure pas moins que chacun à son niveau peut repérer les signes de tendances suicidaires. Les professionnels travaillant dans les structures d'accueil et d'écoute insistent sur l'importance du lien social pour rompre l'isolement qui conduit parfois à commettre l'irréparable. Les jeunes et les personnes âgées sont particulièrement touchés par ce fléau qui doit nous alerter sur la nécessité d'une meilleure prise en charge de cette souffrance au quotidien. C'est pourquoi il lui demande les moyens qu'elle entend prendre afin de développer et pérenniser les structures d'accueil et d'écoute. Il aimerait connaître également les dispositions envisagées dans le cadre d'une politique ambitieuse de la prévention du suicide.

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Transmise au Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes


Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 12/11/2015

Le suicide est un enjeu majeur de santé publique, à l'origine de 11 000 décès par an et de près de 220 000 tentatives de suicide. L'approche globale de ce phénomène était inscrite dans le « programme national d'actions contre le suicide 2011-2014 ». Le Gouvernement a conforté ce programme en inscrivant la prévention du suicide dans ses priorités d'action de santé publique. La ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes l'a rappelé en installant, le 10 septembre 2013, l'observatoire national du suicide, chargé notamment d'améliorer le suivi des suicides et tentatives de suicide, de développer la connaissance des facteurs de risque et des mécanismes conduisant aux suicides et aux tentatives de suicide, afin d'en améliorer la prévention. Le 3 décembre 2014, la ministre a annoncé son souhait de lancer un nouveau programme national d'actions contre le suicide à l'issue de la remise du premier rapport de l'observatoire national du suicide. Un bilan du programme national d'actions contre le suicide a été publié en juin 2015 par la direction générale de la santé. Des propositions d'actions destinées à poursuivre l'effort entrepris dans le cadre de la politique publique de prévention du suicide sont en cours d'élaboration. Par ailleurs, une évaluation du programme national d'actions contre le suicide (2011-2014) a été confiée au Haut conseil de la santé publique pour 2015. Le rapport d'évaluation attendu à la fin de l'année viendra enrichir les travaux d'élaboration du prochain programme national d'actions contre le suicide.

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