Question de M. TRILLARD André (Loire-Atlantique - UMP) publiée le 06/02/2014

M. André Trillard attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur les dangers inhérents au développement exponentiel de la jussie qui gagne régulièrement du terrain dans les canaux et sur les prairies de Brière et constituent de fait une préoccupation majeure pour les organisations agricoles de la région. En effet, aujourd'hui, sur les 14 500 hectares de surface agricole utile (avec le marais indivis), 500 hectares sont déjà recouverts par la jussie et près de 4 000 hectares sont considérés à risque. Les agriculteurs redoutent une extension rapide du phénomène à la totalité des prairies humides si l'invasion n'est pas enrayée, avec des conséquences lourdes pour l'élevage traditionnel et pour la biodiversité. Il convient de souligner d'autre part que la jussie étant une plante non fourragère, les surfaces impactées par la prolifération se verront retirées des surfaces agricoles utiles, avec pour conséquence la suppression des aides agricoles afférentes. À côté de la mise en place d'un pacte local de lutte contre la jussie actuellement en cours d'élaboration sur le parc de la Brière, les professionnels du marais insistent sur la nécessité d'un engagement plus affirmé de l'État pour accompagner leurs initiatives et lever les obstacles réglementaires existants. Des méthodes sont à mettre en place pour sauver la partie du marais la moins touchée, de même que des formations doivent être dispensées aux agriculteurs, des barrages filtrants posés sur les grands canaux, des bandes de roselières maintenues… Les agriculteurs sont convaincus que ce n'est que grâce à la conjugaison de plusieurs moyens que le fléau pourra être combattu. Ainsi, l'introduction d'eau salée, à titre expérimental, sur le secteur est du marais serait une solution à expérimenter sur plusieurs années, mais cette pratique est pour l'heure interdite par la loi. Il lui demande donc comment il envisage, en concertation avec les professionnels concernés, d'accompagner le plan contre la jussie et quelles mesures le Gouvernement entend prendre.

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Transmise au Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat


Réponse du Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat publiée le 25/08/2016

Le préfet de la Loire Atlantique a déjà permis l'utilisation à des fins expérimentales de saumure pour lutter contre la prolifération des jussies dans les marais. Cette utilisation a préalablement fait l'objet d'une demande d'avis du conseil national de la protection de la nature dans la mesure où elle peut porter préjudice à des espèces végétales protégées. Le conseil national de la protection de la nature a assorti son avis favorable de recommandations pour limiter au minimum les impacts indirects de l'expérimentation sur les populations des espèces végétales protégées concernées et leurs habitats, en dehors des zones expérimentales d'épandage, assurer de manière appropriée (manuelle ou par pâturage), le contrôle des jussies dans le reste des espaces du marais afin de préserver les populations des espèces végétales protégées, réaliser un suivi scientifique pluriannuel (sur au moins 3 ans) de l'impact des protocoles expérimentaux sur les populations des espèces végétales protégées et leurs habitats. L'expérimentation doit se poursuivre ces prochains mois et permettra de tirer des conclusions utiles pour définir dans l'avenir les moyens de lutte contre la prolifération des jussies.

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