Question de M. VIAL Jean-Pierre (Savoie - UMP) publiée le 16/01/2014

M. Jean-Pierre Vial attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les difficultés de l'enseignement des langues et cultures de l'antiquité. Moins de postes, fermeture de cursus à l'université, une partie seulement des postes ouverts au CAPES de lettres classiques pourvus, diminution des élèves et étudiants en latin et en grec à partir du lycée : telle est la situation périlleuse dans laquelle se situe, depuis quelques années, la transmission des langues et cultures de l'antiquité. Pourtant, plus de 500 000 élèves étudient le latin ou le grec, ce qui montre l'enracinement profond du latin comme du grec dans la culture scolaire (maîtrise linguistique, base culturelle ouvrant les réflexions scientifiques, politiques ou philosophiques). Aujourd'hui, cet enseignement est fragilisé du collège à l'université jusqu'au concours de recrutement. Les familles sont désireuses de voir l'enseignement du latin et du grec maintenu dans les collèges, les lycées et les universités. C'est la raison pour laquelle, il lui demande de bien vouloir préciser les mesures que le Gouvernement entend prendre pour faire respecter et appliquer les textes officiels concernant le latin et le grec et préserver la transmission équitable de savoirs et de cultures irremplaçables.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 17/07/2014

L'étude des langues et cultures de l'Antiquité développe des compétences et des attitudes intellectuelles fondamentales et transférables, qu'il s'agisse de la maîtrise du français en premier lieu mais aussi de l'apprentissage des langues vivantes. À travers l'étude des textes fondateurs qui ne cessent de nourrir la pensée et la création, les élèves peuvent mieux prendre conscience des permanences et des évolutions et s'ouvrir à la communauté des héritages qui sont les nôtres. Langues de culture, enfin, partout fondatrices et structurantes, le grec et le latin ont un rayonnement interdisciplinaire qui les maintient dans un constant dialogue avec l'ensemble des champs, que l'on songe à la littérature et aux arts mais aussi à l'histoire, la philosophie, le droit et les sciences. Un nombre important d'élèves étudient actuellement au moins une langue ancienne, 527 500 environ, et les statistiques les plus récentes publiées par la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) font apparaître une grande stabilité des effectifs des latinistes et hellénistes au collège. Au lycée, l'évolution des effectifs d'élèves entre 2007 et 2013 laissent apparaître une baisse significative. On constate toutefois une certaine remontée à partir de la rentrée 2010 : + 8,3 % de progression des effectifs pour le latin et près de 2,7 % de progression pour le grec. Cette tendance positive indique que l'attractivité pour les langues et cultures de l'Antiquité connaît un certain regain en seconde même si, par ailleurs, la déperdition des effectifs après cette classe reste un problème prégnant. Les efforts consentis et le dialogue établi dans les académies pour que la continuité de parcours et l'équité de l'offre soient partout assurées - on peut citer l'exemple des réseaux de visio-enseignement organisés par l'académie de Nantes -, la réforme du Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES) « Lettres », et l'ouverture de postes au concours au niveau national, attestent l'attention portée à un enseignement dont la vitalité renouvelée doit garantir la pérennité. En associant fondements théoriques et propositions de mise en œuvre venues des établissements des différentes académies et dans la continuité des Rencontres « Mondes anciens-mondes modernes » organisées en 2012 et 2013 sous l'égide de l'inspection générale de l'éducation nationale, les ressources pédagogiques d'accompagnement mises en ligne à l'automne dernier sur le portail national « Éduscol » constituent, dans cette perspective, une aide précieuse pour les enseignants.

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