Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 18/11/2010

M. Roland Courteau expose à M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé que si en France le nombre de décès dus aux maladies cardiovasculaires (147 000 par an) se situe presque au niveau de celui lié au cancer (156 000), la différence des montants alloués à la recherche pour chaque pathologie est, par contre, très importante.

Actuellement, le financement de la recherche contre le cancer est très supérieur à celui de la recherche sur les maladies cardiovasculaires. Ainsi l'Agence nationale de la recherche a, par exemple, financé en 2009 pour plus de 9 millions d'euros de projets de recherche dans le domaine cardiovasculaire, soit 5 fois moins que pour le cancer.

Ainsi, la recherche en cardiologie ne semble pas suffisamment valorisée, alors que les avancées françaises sont importantes : bioprothèse, thérapie cellulaire, régénération myocardique, génétique cardiovasculaire. Le constat est d'autant plus dommageable que les années à venir peuvent être riches en découvertes, à la condition, toutefois, de disposer de moyens financiers suffisants.

Il lui rappelle que les maladies cardiovasculaires coûtent 28,7 milliards par an à la France et que le nombre de patients pourrait augmenter rapidement du fait de nos habitudes de vie et du vieillissement de la population.

Il lui précise donc que le contexte de restriction des dépenses publiques ne doit pas obérer les investissements en faveur de la recherche ni les encouragements aux investissements privés comme le mécénat des particuliers et des entreprises.

Ainsi, une véritable stratégie d'investissement d'un volume croissant de fonds dans la recherche se traduirait très vite par des économies importantes sur les plans humain, social et financier.

Il lui demande donc quelles initiatives il entend prendre afin de contribuer à améliorer le soutien moral et financier en faveur de la recherche en cardiologie et à lui donner ainsi plus de visibilité.

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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 03/03/2011

Au sein de l'Union européenne, la France présente le plus faible taux de mortalité cardiovasculaire et occupe la première position pour l'espérance de vie à 65 ans. Un déclin régulier de la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires est d'ailleurs constaté. Ces bons résultats et progrès sont certainement en grande partie dus à un effort financier significatif en faveur de la santé en général (10 % du PNB) et des enjeux médicaux en matière de cardiologie en particulier, notamment au travers de la recherche. À titre d'illustration, en 2010, l'INSERM a doté l'Institut thématique multi-organisme (ITMO) « Circulation, métabolisme, nutrition » de 93,3 M€ sur sa subvention pour charges de service public, auxquels ont été rajoutés 53,3 M€ de ressources propres. Aux efforts des établissements publics opérateurs de recherche s'ajoutent, bien entendu, les financements obtenus dans le cadre des programmes « blancs » de l'Agence nationale de la recherche (ANR) ou encore ceux attribués par OSEO qui, en 2010, a attribué 10,7 M€ à deux sociétés pour financer un programme dont l'objectif est de développer de meilleurs traitements des maladies cardiovasculaires, sans oublier la Fondation Coeur et Artères, totalement dédiée à la recherche et à la prévention des maladies cardiovasculaires et cardiométaboliques. Le programme des investissements d'avenir devrait, quant à lui, voir plusieurs de ses actions contribuer significativement à l'effort national dans ce secteur, en fonction de l'excellence des projets qui seront présentés par les communautés concernées. Par ailleurs, le crédit impôt recherche constitue un puissant moyen d'incitation à la recherche privée. Enfin, il convient de rappeler la contribution des programmes cadres de recherche européens, pour lesquels on observe, en ce domaine, une participation de plus en plus importante des équipes françaises. Ces investissements ont permis de nombreuses avancées en matière de recherche en biologie fondamentale, physiologie cellulaire, épidémiologie et génétique comme la caractérisation génétique de nombreuses formes de cardiomyopathies, la découverte de mécanismes moléculaires mis en jeux au cours de certaines formes d'insuffisance cardiaque, la reconnaissance de l'importance de l'immunité innée et adaptative dans la physiopathologie de l'athérosclérose, la mise en oeuvre de thérapies cellulaires appliquée à la préservation myocardique, ou encore la découverte des cellules souches progénitrices endothéliales et cardiaques. D'autres avancées sont déjà prévisibles à 5 ans : elles concernent essentiellement le dépistage des sujets à risque, la mise en place de stratégies de prévention et le développement de thérapeutiques innovantes destinées à préserver ou régénérer le capital vasculaire et myocardique.

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