Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 04/11/2010

M. Roland Courteau expose à Mme la ministre de la santé et des sports qu'en 25 ans, la mortalité cardio-vasculaire a été divisée par deux. Cette baisse est l'une des principales causes de l'allongement de la durée de vie.

Il lui indique cependant que, selon la Fédération française de cardiologie (FFC), cette tendance pourrait s'inverser du fait des modifications des modes de vie (principalement la sédentarisation, le tabagisme et l'alimentation).

Ainsi, par exemple, selon une enquête de la FFC sur 3 000 jeunes de CM1, CM2 et au collège, il apparaît que 46 % ont fumé leur première cigarette entre dix et quinze ans. Or, la moitié de ces 46 % deviendront fumeurs permanents.

C'est une véritable catastrophe annoncée.

Il lui précise donc que, pour toutes ces raisons, la mise en œuvre d'un « plan cœur » qui couvrirait l'ensemble du champ des maladies cardio-vasculaires est indispensable (prévention, soins, recherche, organisation des soins et accessibilité aux soins…).

Il lui fait remarquer qu'un tel plan pourrait, dans un cadre interministériel, associer la recherche, l'enseignement supérieur, la santé ainsi que l'éducation nationale et le travail.

Il lui demande s'il est dans ses intentions, comme cela est tout particulièrement souhaité par la FFC, de tout mettre en œuvre pour promouvoir une telle initiative afin que ce « plan cœur » puisse être établi dans les plus brefs délais.

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Transmise au Secrétariat d'État chargé de la santé


Réponse du Secrétariat d'État chargé de la santé publiée le 05/01/2012

Les maladies cardio-vasculaires recouvrent un ensemble diversifié de maladies fréquentes et graves, avec en premier lieu les cardiopathies ischémiques, les maladies cérébro-vasculaires, les maladies vasculaires périphériques, les maladies hypertensives, l'insuffisance cardiaque. L'épidémiologie des maladies cardio-vasculaires est suivie de près par l'Institut de veille sanitaire (InVS), dans le cadre d'un programme spécifique, avec notamment trois registres de cardiopathies ischémiques des registres des accidents vasculaires cérébraux, en partenariat avec l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Certains facteurs de risques cardio-vasculaires font l'objet d'une surveillance spécifique, comme le diabète et l'obésité. Les maladies cardio-vasculaires ont longtemps représenté le principal groupe de causes de décès en France, comme dans de nombreux pays. Depuis quelques années, elles se situent en France au deuxième rang, après les tumeurs, du fait d'une diminution continue du nombre de décès d'origine cardio-vasculaire en lien avec l'amélioration de la prévention et de la prise en charge thérapeutique. Ce problème de santé est à l'agenda des politiques de santé publique depuis de nombreuses années. Le ministère chargé de la santé et la Caisse nationale d'assurance maladie sont engagés dans la conduite d'actions de prévention s'appuyant sur plusieurs plans ou programmes nationaux de santé publique, en particulier : le plan pour l'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques 2007-2011 ; la prise en charge et la prévention des addictions 2007-2011, avec la prévention des risques alcool-tabac ; le plan d'actions national accidents vasculaires cérébraux 2010-2014 ; le deuxième plan national maladies rares 2011-2014 ; les programmes nationaux nutrition santé successifs, et notamment le troisième programme 2011-2015. Dans ce contexte, le ministère chargé de la santé est sensible à la mise en œuvre, par la Société française de cardiologie, des états généraux pour une stratégie nationale de prévention, de recherche, de prise en charge et d'accompagnement des personnes touchées ou menacées par une maladie cardiovasculaire. Cette démarche a été lancée le 6 octobre 2011 en présence du directeur général de la santé. Les instances professionnelles et les représentants des patients et familles de patients ont signé une charte d'engagement afin de conduire en 2012 des états généraux en région et d'élaborer des recommandations qui seront transmises au ministère chargé de la santé, sur six thématiques : répondre à l'urgence face à l'accident cardio-vasculaire, améliorer le suivi après une maladie cardio-vasculaire, la recherche, la réinsertion sociale des personnes malades, les femmes ou « les grandes oubliées » et prévention et principe de réalité. Les résultats de ces travaux feront l'objet de la plus grande considération et contribueront à orienter et à renforcer la politique de santé publique dans le domaine des maladies cardio-vasculaires pour les prochaines années.

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