Question de M. FICHET Jean-Luc (Finistère - SOC) publiée le 16/09/2010

M. Jean-Luc Fichet appelle l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur la situation préoccupante de la profession de sage-femme. Si leur compétence médicale est reconnue dans le code de la santé publique, ces professionnels de la santé publique estiment que leurs pratiques au quotidien sont dévalorisées et leur travail auprès des femmes trop souvent nié. Pourtant, l'assurance maladie voudrait voir cette profession se développer pour faire des économies (un suivi post-partum par une sage-femme libérale est moins cher qu'un suivi en maternité). Or, les consultations gynécologiques pratiquées par les sages-femmes sont 15 % moins élevé qu'un médecin généraliste et 23 % de moins qu'un gynécologue. De même, les sages-femmes assurent un suivi global des grossesses et des accouchements sans médicalisation excessive. Elles participent bien ainsi à réduire le coût général des dépenses de santé. Or l'augmentation du tarif de leurs actes est bloquée depuis 2002. Les sages-femmes souhaitent donc une reconnaissance financière, mais aussi une reconnaissance « médiatique » : les campagnes de santé publique oublient trop régulièrement cette profession, même lorsqu'elles parlent de contraception ! Et que dire du principe d'intégration dans le cursus universitaire voté dans la loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires et qui n'est toujours pas mis en œuvre !
Aussi, l'interroge-t-il sur les moyens qu'elle compte mettre en œuvre pour que les actes de cette profession, bloqués depuis 8 ans, soient revalorisés à la mesure de leur pratique et pour que cette profession soit reconnue à la hauteur de ses compétences et de ses responsabilités, comme une profession médicale à part entière.

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Transmise au Secrétariat d'État chargé de la santé


Réponse du Secrétariat d'État chargé de la santé publiée le 06/10/2011

Les sages-femmes libérales ont signé une nouvelle convention nationale le 11 octobre 2007. Cette convention a été signée entre l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (UNCAM) et l'Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF), d'une part, et l'Union nationale des syndicats de sages-femmes françaises (UNSSF), d'autre part. Les grandes orientations affirmées par la convention sont : la préservation et l'amélioration de l'accès aux soins ; renforcer et développer la prévention et l'éducation sanitaire autour des femmes enceintes, des accouchées, des nouveau-nés et des nourrissons ; le développement de la coordination des soins ; la valorisation de la profession de sage-femme au travers de la nomenclature des actes et de la formation continue conventionnelle ; la rénovation de la vie conventionnelle. Pour l'essentiel, des revalorisations substantielles prévues par ce texte sont entrées en vigueur : la consultation et la visite à 17 €, la création de séances de suivi de grossesse à 19 €, la revalorisation des séances de préparation à la naissance et la création de séances de suivi postnatal à 18,55 €. Il est également prévu un engagement de maîtrise médicalisée sur l'activité de préparation à la naissance, outre un suivi et une évaluation régulière de ces mesures dans le cadre d'un observatoire. Par ailleurs, en matière de formation, le montant de l'indemnité pour perte de ressources s'élève désormais à 15 fois la lettre clé C par jour et par participant à compter de 2008 (il était de 10 fois la lettre clé C par jour dans la précédente convention de 1999). En matière d'informatisation, les dispositions relatives à la télétransmission sont classiques et comparables à celles des autres professions. L'aide pérenne annuelle est désormais de 300 € lorsque la part d'activité télétransmise est de 70 % de télétransmission dans cette nouvelle convention, alors qu'elle était pour le même objectif depuis 2004 de 274,40 €. La convention fixe en outre un montant forfaitaire d'aide à la maintenance pérenne de 100 €. L'UNCAM estime à 3,4 M€ en année pleine le coût de l'ensemble de ces mesures, telles que transposées et aménagées dans la convention en année pleine. Cette convention très attendue par la profession a été approuvée par arrêté du 10 décembre 2007, paru au Journal officiel du 19 décembre 2007. Des discussions conventionnelles sont en cours avec la profession sur la base des orientations votées par le conseil de l'UNCAM le 20 octobre 2009. Elles portent sur trois axes principaux : améliorer l'accompagnement de la femme en sortie d'hospitalisation, favoriser un meilleur accès à l'offre de sages-femmes sur le territoire et également poursuivre la revalorisation de la profession.

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